Prévention et cancer du sein : "un quart des cancers du sein pourraient être évités"

La prévention des cancers du sein passe aussi par une bonne hygiène de vie. C'est ce que révèlent les travaux de Mathilde His, jeune chercheuse en épidémiologie au Centre International de Recherche sur le Cancer, à Lyon. La scientifique vient de recevoir un prestigieux prix : "Jeune Talent France 2022 L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science".

Chaque année, le mois d’octobre est l’occasion d’une campagne de sensibilisation sur le cancer du sein. Mathilde His est post-doctorante et chercheuse en épidémiologie au Centre International de Recherche sur le Cancer. Depuis quelques années, au sein de la branche nutrition et métabolisme, elle travaille à identifier les habitudes de vies qui auraient un impact sur l’apparition de cancer du sein chez la femme. 

Prévention du cancer du sein

La scientifique tente d’identifier ce qui, dans le comportement ou les habitudes de vie des femmes, augmente leur risque de développer un cancer du sein. "Une compréhension globale de ces facteurs de risques permettra alors de développer des recommandations plus pertinentes et des stratégies de prévention individualisées", explique-t-elle. 

La prévention est donc un enjeu majeur. "La recherche en prévention est cruciale pour permettre d'identifier et comprendre les facteurs de risques de cancer du sein, et pouvoir à terme réduire le nombre de personnes touchées", explique la chercheuse. 

Il y a des facteurs sur lesquels on ne peut pas jouer, comme certains facteurs génétiques ou antécédents familiaux. Mais concernant les habitudes de vie, on estime qu'un quart des cancers du sein pourraient être évités si certaines recommandations étaient suivies

Mathilde His, chercheuse lyonnaise

Le cancer du sein est le plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes en France et dans le Monde. "On estime qu'une femme sur 8 risque de développer au cours de sa vie un cancer du sein. Il y a déjà eu beaucoup de recherches faites", explique la scientifique. Le cancer du sein est d'ailleurs l'un des mieux connus. "Il y a des facteurs sur lesquels on ne peut pas jouer, comme certains facteurs génétiques ou antécédents familiaux. Mais concernant les habitudes de vie, on estime qu'un quart des cancers du sein pourraient être évités si certaines recommandations étaient suivies", estime-t-elle.

Adopter une hygiène de vie saine 

Ainsi, certains facteurs de risque sont "modifiables". On peut ainsi abaisser le risque de développer un cancer du sein en suivant quelques règles d'hygiène de vie. "Limiter sa consommation d'alcool, maintenir son poids de forme, pratiquer une activité physique régulière", énumère la chercheuse. "Sur l'alimentation, globalement il est important d'avoir une alimentation équilibrée et variée, c'est ce qui contribue à maintenir son poids de forme", précise-t-elle.

Le manque d'activité physique est un facteur de risque de cancer bien connu. Alors exit la sédentarité. Il faut éviter le surpoids et l'obésité. Il aussi bannir de son assiette les aliments trop gras et trop sucrés. Ces dernières recommandations ne se limitent pas au seul risque de développer un cancer du sein. Faut-il manger bio pour faire baisser le risque de développer un cancer, et notamment un cancer du sein ? Les études ne sont pas en mesure de le prouver pour l'heure, selon la chercheuse.

Plus surprenant : "allaiter son enfant, c'est bon pour le nourrisson mais aussi pour la mère", ajoute Mathilde His. Un allaitement bénéfique pendant au moins six mois. Par ailleurs, une nullipare présenterait davantage de risque de développer un cancer du sein qu'une femme ayant eu plusieurs enfants, selon la chercheuse.

Mathilde His a intégré une étude européenne de grande envergure lancée dans les années 90 auprès de femmes et d'hommes. Questionnaires, échantillons de sang... les participants ont été suivis au fil des décennies pour constater qui avait développé un cancer et de quel type. 

Récompense

"Il est important pour les chercheurs de s'engager dans la diffusion de ces informations auprès du grand public" explique Mathilde His qui vient de recevoir un prestigieux prix : "Jeune Talent France 2022 L'Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science".

Chaque année, des femmes scientifiques sont récompensées en reconnaissance de leurs réalisations scientifiques. Des prix sont également remis à de jeunes talents. Le 12 octobre, pour la 16e édition du Prix Jeunes Talents France, la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, décernera une récompense à 35 jeunes chercheuses engagées, dont Mathilde His.

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