Procès en appel d'Audrey Chabot : les réquisitions

Après une semaine d'audience devant la cour d'appel de Lyon, le verdict dans l'affaire Audrey Chabot, doit être prononcé ce vendredi après-midi. L'avocate générale a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie de dix ans de suivi socio-judiciaire à l'encontre de la jeune femme.

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"Je m'en remets à vous! Essayez de trouver la juste peine. Je vais en proposer une, je ne sais pas si c'est la bonne!" a lancé à la cour l'avocate générale Sophie Taupin, se refusant à "faire des comparaisons" avec d'autres affaires d'infanticides. Dans un réquisitoire empli d'empathie, l'avocate générale a souligné le "décalage entre la mère infanticide et la petite fille fragile", entre "l'être et le paraître" de cette fille de militaire, "travailleuse, souriante, serviable", mais aussi "profondément seule et malheureuse", "immature", "menteuse" et "qui subit" son entourage. "Si ses mensonges n'avaient pas existé, ça aurait pu changer la donne", a spéculé la magistrate, déplorant que l'accusée ait fait croire qu'elle respectait son suivi psychologique après ses huit ans de détention pour le premier infanticide.
"Elle a fait des choix raisonnés dont elle connaît les conséquences", a estimé l'avocate générale pour qui "ses grossesses n'étaient pas une fatalité et la mort des nourrissons non plus". "Mais elle n'a pas voulu l'envisager car elle a un rapport de possession avec ses enfants. Elle veut les garder à côté d'elle", a ajouté la magistrate qui a également requis 10 ans de suivi socio-judiciaire, et cinq ans de prison en cas de non respect du suivi.
Pour Me Jean-François Canis, sa cliente a agi "par désespoir" et "n'avait pas la liberté de choix". "Je demande qu'elle soit jugée comme les autres! La peine qui doit être prononcée doit être bien inférieure à 10 ans", a-t-il plaidé. 

Le point à la mi-journée avec E.Rosso
Edition 12/13 Rhône-Alpes du 24/6/16 ©France 3 RA

Condamnée en première instance

Jugée en récidive légale, cette serveuse de 36 ans, mère d'un adolescent, avait été condamnée en avril 2015 par les assises de l'Ain à 23 ans de réclusion, pour avoir noyé dans le bac à douche ses deux nouveau-nés, l'un
en 2011, six jours après sa naissance, et l'autre en 2012. Une peine hors normes, comparée à d'autres condamnations pour infanticides, pour la défense. Mais qui résulte, selon elle, de sa condamnation, en 2005, à 15 ans de réclusion pour un premier infanticide qu'elle n'a en fait pas commis. Mais contre laquelle elle n'a pas fait appel.

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