Jeudi 14 novembre, au conseil municipal de Lyon, les élus ont échangé sur les futures économies à réaliser dans le cadre des coupes imposées par le gouvernement aux collectivités locales. Lyon va devoir se passer de 25 millions d'euros. Une cure d'austérité qui passe mal dans la majorité municipale.
"Pour notre ville, l'austérité gouvernementale représenterait jusqu'à 25 millions d'euros de pertes en 2025," a annoncé Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, ce jeudi 14 novembre lors du conseil municipal.
Avec les efforts réclamés aux collectivités locales par le gouvernement et un budget en baisse, les projets chers à la majorité écologiste pourraient bien être mis en péril. Mais pas seulement... il en va aussi du quotidien des habitants selon le maire.
"Épée de Damoclès"
Dans le cadre du projet de loi de finance qui prévoit l’année prochaine 8,5 milliards de coupes dans le budget des collectivités locales, la ville de Lyon va devoir se passer d’environ 25 millions d’euros. Pour la majorité écologiste de Lyon, cette décision passe mal. Le maire de Lyon a ouvert le conseil municipal ce jeudi matin sur ce sujet, fustigeant les efforts réclamés aux collectivités.
"Il n'est pas raisonnable de nous demander d'amputer nos budgets. Cela ne signifie rien de moins que de nous demander d'être en situation d'impuissance politique", a estimé Grégory Doucet devant le conseil.
Pour l'édile, les élus et les citoyens n'ont pas à payer l'addition :"Aucun maire, aucun élu, aucun citoyen n'a à faire pénitence pour la situation budgétaire dans laquelle les gouvernements successifs d'Emmanuel Macron ont mis la France et dont nous ne sommes pas responsables".
Dans un message publié sur le réseau social X, Grégory Doucet enfonce le clou en diffusant un extrait de son allocution. Le maire vert parle même d'une "épée de Damoclès placée au-dessus des collectivités locales et de facto, au-dessus de chaque Lyonnaise et de chaque Lyonnais".
📣À #Lyon, l’austérité annoncée représenterait une coupe budgétaire de 25 M d’€.
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) November 14, 2024
Aucun citoyen ne doit payer la situation critique dans laquelle les gouvernements d’E. Macron nous ont plongés.
Car ce sont bien les collectivités qui assurent les services publics du quotidien. pic.twitter.com/coyTFOXlMf
Conséquences pour les Lyonnais
"Les collectivités sont les piliers de notre République, elles financent et mettent en œuvre chaque jour les services publics de proximité : écoles, crèches, Ehpad, tranquillité publique, aide aux personnes vulnérables," a rappelé Grégory Doucet. Le maire écologiste a exprimé son "refus de voir les territoires transformés en variable d'ajustement".
Imposée par le Gouvernement Barnier pour rééquilibrer les finances publiques, cette coupe dans le budget de la ville pourrait donc avoir de lourdes conséquences dans le quotidien des Lyonnais et les services publics de proximité.
"25 millions d'euros, c'est énorme. C'est l'équivalent du budget cantine et périscolaire d'une année à Lyon, l'équivalent du budget consacré aux clubs sportifs, à l'action sociale et aux musées. C'est l'équivalent de deux ans de financement public des crèches publiques et associatives", a énuméré Gautier Chapuis, président du groupe écologiste à la ville de Lyon.
Éviter le "matraquage fiscal"
Mais pour la droite lyonnaise, pas le choix. Il fallait arbitrer entre coupes ou augmentations d’impôts. Des hausses d'impôts voulues par la gauche que soutient Grégory Doucet.
"Que prévoyait ce texte du Nouveau Front Populaire ? 60 milliards d'impôts en plus. Un vrai matraquage fiscal", a lancé Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon. "Vous supprimiez le budget de l'Union Européenne. Heureusement que les députés ont fait preuve d'un peu de responsabilité, se sont opposés à votre texte et maintenant je suis certain que le Sénat va nous proposer un texte qui conviendra au mieux et sera susceptible de rétablir la situation de la France", a conclu l'élu de droite.
Pour faire face à cette coupe de 25 millions d’euros, l’idée d’une conférence budgétaire qui réunirait majorité et opposition a notamment été évoquée. L’idée ? Déterminer ensemble les politiques publiques à réorienter ou les projets à différer.