CARTE. Infrastructures sacrifiées, aides sociales amputées, embauches gelées : comment les coupes de l'État vont frapper votre quotidien

Alors que le projet de loi des finances 2025 est examiné par les parlementaires, l'inquiétude grandit chez les élus locaux. Communes, départements, régions vont devoir mettre la main à la poche pour combler le déficit de l'État. Des économies imposées qui ne seront pas sans conséquences.

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Trois milliards d'euros, c'est la somme que l'État devrait prélever sur les recettes des collectivités locales afin de réduire son déficit. Ces coupes budgétaires pour les communes, les départements et régions risquent de peser lourd. Chacun y va de sa calculette. À Toulouse (Haute-Garonne), le maire divers droite, Jean-Luc Moudenc, a annoncé lors d'une conférence de presse, ce jeudi 14 novembre 2024, que "la perte de recettes au 1er janvier, c'est grosso modo 45 millions d'euros pour la métropole et 25 millions pour la mairie." Enormissime et non sans conséquences.

Temps durs en perspective

Ce vendredi 15 novembre 2024, l'association des Intercommunalités de France dévoile sur son site internet une série de cartes représentant les impacts financiers pour les collectivités locales de l'ensemble des dispositifs prévus dans le projet de loi des finances 2025. La métropole de Toulouse y apparaît en rouge cramoisi. Certes, la "ponction imposée par l'État" y sera bien moindre que celle de Lyon estimée à 50 millions d'euros, mais elle n'en figure pas moins parmi celles qui seront d'office les plus mises à contribution.

"Aujourd’hui, c’est à nous de payer le prix de cette incurie, alors même que notre gestion a été exemplaire, nos budgets locaux ayant toujours été votés à l’équilibre", écrivait le maire de Toulouse lors d'une première expression de colère des élus de Haute-Garonne face à la quête de l'État pour redresser ses finances.

Selon Jean-Luc Moudenc, "45 millions en moins à la Métropole, c'est la totalité de l'épargne qui disparaît", et des investissements qui risquent d'en pâtir. "Pas de coup de rabot systématique", affirme l'édile qui a d'ores et déjà annoncé un "gel des embauches".

"Alors que les intercommunalités sont au pic de leur cycle d’investissement, les ponctions de l’État représenteraient jusqu’à 15% de leur épargne brute, les obligeant soit à renoncer à leurs projets, soit à s’endetter lourdement pour honorer les marchés qu’elles ont signés", souligne l'association Intercommunalités de France.

Personne n'est épargné

Qu'elles soient petites ou grandes, toutes les collectivités locales vont subir des pertes financières. Exemple : Montvalen, petite commune de 241 habitants dans l'ouest du Tarn, devrait se voir ponctionner 17,7% de ses recettes réelles de fonctionnement, selon les estimations d'Intercommunalités de France.

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Du côté des départements, ce sont les dépenses d'aide sociale qui représentent 70% de leur budget de fonctionnement, qui pourraient être mises à mal. Revenu de solidarité active, aide aux personnes âgées ou handicapées, aide sociale à l'enfance relèvent de la compétence des Départements et certains présidents de droite, du centre et des indépendants menacent aujourd'hui de ne plus verser le RSA.

Selon Intercommunalités de France, le Département de Haute-Garonne devrait être ponctionné de 32,5 millions d'euros. Et au total, la collectivité va devoir inscrire à son budget 160 millions d'euros d'économies supplémentaires. "Si je gérais une PME, ce que je fais s’apparente à un plan social", déclare Sébastien Vincini qui envisage de ne pas remplacer 400 à 500 postes temporaires ou de renfort de la collectivité.

"Nous sommes face à un mur d'effort sans précédent qui va avoir des conséquences dramatiques sur les services publics pour chaque citoyen, sur nos missions essentielles de protection sociale, et à plus long terme sur l'investissement public", a estimé le président socialiste de la Haute-Garonne lors des Assises des Départements de France qui se déroulent à Angers.

Au Département du Gers, l'État devrait prendre 5,4 millions. "Si rien ne change dans le projet de loi des finances 2025, c’est l’avenir des Départements et leur modèle de justice sociale et territoriale de proximité qui seront fragilisés, estime Philippe Dupouy.

Chaque choix que nous impose ce budget aura des conséquences pour les Français et sur notre pacte républicain. C'est au gouvernement et à la représentation nationale de les assumer", écrit sur son compte X, le président socialiste du Conseil départemental du Gers.

Même son de cloche au niveau régional. En Occitanie, "première Région française en termes d'investissement" selon sa présidente, ce sont 187 millions d'euros qui devraient manquer au budget de la collectivité en 2025. Réclamant équité et des contributions dans de justes proportions, Carole Delga déclare qu'en 2025, "la Région Occitanie arrêtera de pallier les désengagements de l'État".

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De nouvelles économies sont à prévoir au budget de la collectivité régionale de l'année prochaine. La rénovation énergétique et les infrastructures ferroviaires dont l'État est propriétaire devraient ainsi connaître des baisses de financement. Une commande de dix nouveaux trains va être reportée. La création de nouveaux postes n'est également plus au programme. "Priorité au pouvoir d'achat, à l'emploi et à la santé", a indiqué la présidente socialiste, Carole Delga.

Ce vendredi 15 novembre 2024, le Premier ministre s'est dit "prêt à réduire très significativement l'effort demandé aux Départements". Une déclaration faite devant les présidents des conseils départementaux réunis en congrès à Angers.

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