Bâches géantes sur les façades, publicité lumineuse, écrans dans les vitrines, la Métropole de Lyon limite la place de la publicité dans l'espace public avec le vote d'un règlement local. À l'étude depuis 2017, l'application de ce règlement va s'étaler sur six ans.
Ce lundi 26 juin, la Métropole de Lyon, a voté en faveur d'un règlement local de la publicité (RLP). Après un premier vote en 2022, une enquête publique et de nombreux débats, le nouveau règlement a été adopté avec 106 voix pour et 31 contre.
Ce qui va changer avec le RLP voté le 26 juin :
- Interdiction de la publicité numérique en extérieur
- Écrans numériques en vitrine : interdiction des images non-fixes, taille limitée à 1m² ou 2m² selon les zones
- Extinction obligatoire des publicités lumineuses et des enseignes, à partir de 23 heures (où à la fermeture de l'enseigne) et jusqu'à 6 heures
- Réduction de la taille des panneaux publicitaires à 4m² maximum (contre 10m² précédemment)
- Interdiction des bâches publicitaires sur les chantiers, hors monuments et bâtiments historique et bâches promotionnelles d'entreprises travaillant sur le chantier (10m²)
La mise en place se fera sur six ans, avec une réduction du nombre de panneaux publicitaires.
"Préserver la biodiversité"
"Après six ans de procédure, la demande citoyenne a enfin été entendue", se réjouit Anthony Geoffroy, co-président du Collectif plein la vue. Le collectif attend cependant d'autres avancées sur la pollution lumineuse.
Il faut aller plus loin, interdire la publicité lumineuse et contraindre les commerçants à éteindre dès leur fermeture, pour préserver la biodiversité et faire des économies d'énergie.
Anthony Geoffroy, Co-président Collectif plein la vue
Autre attente du collectif : une diminution supplémentaire de la taille des publicités. "Nous n'avons pas une position du zéro pub, assure Anthony Geoffroy. Mais, nous voulons qu'elle ne soit plus imposée aux usagers, en étant plus petite comme les affiches de théâtre."
"2000 emplois menacés"
En discussion depuis plusieurs années, la limitation de la pub dans l'espace public avait été approuvée une première fois il y a un an par la métropole et ses 59 communes. Un vote qui lançait une enquête publique qui devait aboutir à un vote définitif en mars 2023, repoussé en juin. Les commissaires enquêteurs, qui s'étaient penchés sur l'enquête publique, avaient rendu un avis unanimement défavorable.
"Je ne suis pas étonné de ce vote, la majorité porte le projet, mais les conclusions de la commission d'enquête n'ont pas été suffisamment prises en compte", s'exaspère Julien Aguettant, représentant du Collectif pour la communication extérieure.
On va supprimer des emplois, flinguer des entreprises. Depuis quatre mois, mon entreprise a déjà intégré deux autres entreprises qui ont coulé.
Julien Aguettant, Entreprise Light Air, Collectif pour la communication extérieure
"Sur la métropole, ce sont 200 entreprises directes et indirectes, ainsi que 2000 emplois qui sont menacés, avertit Julien Aguettant. Les entreprises ne vont pas pouvoir changer tout leur parc de panneaux, pour passer à des quatre mètres carrés."
Le professionnel l'assure, la diminution du nombre de panneaux publicitaires, sera aussi une perte pour les commerces : "les panneaux vont coûter plus cher. Les commerçants locaux n'auront pas les moyens de se faire de la pub."
Le RPL sera effectif à partir du 4 juillet prochain. Les publicités et dispositifs lumineux et numériques auront deux ans pour se mettre en conformité, les enseignes auront six ans.