La métropole de Lyon a annoncé le lancement d'une "concertation sur l'expérimentation des marquages publicitaires éphémères des trottoirs". Un dispositif qui contrarie Bordeaux et Nantes, les deux autres villes-tests, l'association Paysage de France s'insurge
La métropole de Lyon a annoncé le lancement d'une concertation sur l'expérimentation des marquages publicitaires éphémères des trottoirs, qui a déjà fait grincer des dents à Bordeaux et Nantes, les deux autres villes-tests.
Cette concertation impliquera "l'ensemble des communes de l'agglomération", dont Villeurbanne, selon la métropole."C'est seulement à l'issue de cette concertation que la mise en oeuvre éventuelle de ce dispositif expérimental fera l'objet d'une décision des communes et de la métropole", qui a par le passé déjà commandé des marquages éphémères pour des événements particuliers.
Ancien fief du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, les responsables de la métropole avait indiqué que ses services étaient "en train d'étudier les meilleurs lieux d'expérimentation" pour ces publicités éphémères.
Mais Jean-Paul Bret, maire PS de Villeurbanne, la deuxième ville de l'agglomération, avait dénoncé un décret pris "sans concertation", en ajoutant qu'il refusait de voir les paysages urbains "saturés par la publicité".
Selon un décret publié dimanche au Journal officiel, les agglomérations de Bordeaux, Lyon et Nantes peuvent depuis lundi 1er janvier 2018, et pour 18 mois, tester les publicités éphémères sur les trottoirs, jusque-là interdites par les codes de la route et de l'environnement.
Bordeaux avait été la première a réagir mardi, déplorant que "les élus et administrations (...) n'ont, à aucun moment, été consultés ou informés en amont de cette décision".
La municipalité PS de Nantes a prévenu jeudi qu'elle souhaitait "s'en tenir aux codes de la route et de l'environnement" et refuserait "toute demande de marquage au sol".
L'association Paysages de France s'insurge
Dans un communiqué, l'association, qui traque les abus de la publicité extérieure, déclare être abasourdie par ce décret. Elle souligne que "Pas moins de cinq ministres viennent d'apposer leur signature au bas du décret autorisant pour 18 mois l'expérimentation de la publicité dite « éphémère » sur les trottoirs de Lyon, Nantes et Bordeaux". "Un décret tellement étonnant et mal préparé qu'on a pu le croire tombé par hasard de la hotte d'un Père Noël un peu ivre en ce 24 décembre." poursuit le communiqué.L'association, comme les élus pré-cités, dénonce "Un décret imposé sans aucune concertation"
"Ni la société Biodégr'AD, à l'origine de l'idée, ni les maires des communes concernées n'étaient dans la confidence." dénonce les responsables.
Il précise d'ailleurs que "Si nous savions, au sein de Paysages de France, que ce texte était dans les tuyaux, nous savions également que le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, rechignait à le signer. Son nom apparait pourtant bien aux côtés de ceux des ministres de l'Intérieur…, de la Justice, de l'Économie et des Finances, ainsi que du Premier d'entre eux, Édouard Philippe."