Le décret autorisant pour une durée de dix-huit mois de "marquages sur les trottoirs à des fins publicitaires" à Lyon, Bordeaux et Nantes est "stupéfiant", grince le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret.
Après la sénatrice radicale de Gironde, c'est au tour du maire PS de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, de dénoncer le décret autorisant l'expérimentation de marquages publicitaires sur les trottoirs de Lyon, Bordeaux et Nantes : "Pris sans concertation, il s’impose à la métropole et aux villes qui la composent sans s’inquiéter un seul instant de leur avis sur le sujet, ni de la gestion de la publicité dans leur espace public", déclare-t-il, ce jeudi.
L'élu rappelel que l'agglomération a compté parmi "l’une des premières grandes villes" à mener une réflexion sur l'espace consacré à la publicité, dans le but de "préserver la qualité paysagère" : "Entré en vigueur en 2004 et révisé en 2008, notre règlement local de publicité a permis de réduire des trois-quarts le nombre des panneaux publicitaires, de diminuer la densité de ceux qui subsistent et d’améliorer leur qualité", affirme-t-il.
Le "cheval de Troie" des lobbys
"Je regrette que [cette expérimentation] permette à nouveau de faire entrer l’espace public dans le champ d’une approche uniquement mercantile", conlut-il. "Sous couvert d’une innovation, ce qui était soumis à autorisation, s’imposerait aux maires"."Un décret ne peut servir de « cheval de Troie » à des lobbys organisés sans tenir compte de l’intérêt général et des règlements des collectivités locales", prévient le maire. Et d'annoncer : "A Villeurbanne, nous n’irons pas au-delà du projet métropolitain tel qu’engagé en concertation avec les maires et le président de la métropole. Nous refusons de voir nos paysages urbains saturés par la publicité. Il en va aussi de la préservation des acquis en matière de protection de notre environnement."