Quand les punaises de lit envahissent un appartement, elles colonisent tout et la vie des occupants devient un enfer. Exemple auprès de plusieurs familles dans un immeuble à Lyon.
C'est une véritable invasion ! Stéphane Chaigneaud vit un cauchemar depuis deux mois. Les punaises de lit ont élu domicile dans le salon et dans les deux chambres de son appartement. Il a dû prendre des mesures radicales et vit de manière spartiate. "J'ai enlevé la tapisserie, jeté tous les meubles. Les placards sont vides. Je dors sur un matelas pneumatique". Il n'a pas le choix, les autres sortes de matelas sont systématiquement envahies. Mais l'invasion ne s'arrête pas là. "Elles sont passées derrière la tapisserie, derrière la peinture. Elles sont partout".
Une grande détresse
Stéphane est très éprouvé et découragé. "Je suis fatigué, épuisé moralement, psychologiquement. Je ne comprends pas que ça prenne autant de temps pour désinfecter un appartement, que la régie ne réagisse pas plus vite". Son quotidien est compliqué. "Je suis obligé de vivre comme un clochard dans ma chambre. Il faut laver les vêtements à la laverie, les ranger dans un sac-poubelle tant que l'appartement n'a pas été désinfecté". Il a stocké ses affaires dans un garage après avoir tout minutieusement désinfecté.
Je pensais que ça touchait les gens sales, mais ça touche tout le monde. Il ne faut pas avoir honte de le dire.
Stéphane ChaigneaudLocataire d'un appartement envahi par les punaises de lit
Mokhtar Mahdjoub, un autre résident, a jeté son matelas quasi neuf ce matin. Infesté lui aussi, son canapé est inutilisable, c'est la première fois en 15 ans qu'il est confronté aux punaises. "Je me grattais depuis plusieurs mois, mais je ne savais pas ce que c'étaient les punaises de lit". C'est sa voisine qui lui dit. "Je suis angoissé, énervé. Je n'ai pas dormi de la nuit. Je ne sais plus comment faire". Il est condamné à rester dans son logement, car il ne sait pas où aller.
Une psychose collective
Face à la progression du fléau dans l'immeuble, les voisins craignent d'être contaminés à leur tour. Ils vivent dans l'angoisse. "J'ai peur que ça arrive chez nous. J'ai trois enfants à la maison, je ne le vis pas bien" nous confie Chafer Yahyaoui. Tous cherchent à se protéger, comme Magalie Miriski. "On se sent abandonnés, alors on achète nous-mêmes des produits, ça revient cher, mais on veut éviter la prolifération".
Les familles ont alerté Alliade, le bailleur social, le 11 août, sans résultat. Après de très nombreuses sollicitations auprès de tous les services possibles, une inspection des parties communes a enfin été réalisée vendredi 22 septembre, avec des chiens détecteurs. Ils ont ciblé quelques logements.
Alliade précise qu'un contrôle sera déployé sur l'ensemble des appartements, dans les jours qui viennent. Ce protocole s'inscrit dans le long terme. Il va perturber pendant encore plusieurs semaines le quotidien des habitants qui vont continuer à se faire piquer en attendant l'éradication totale des nuisibles.
