Du mieux, mais encore trop d'habitants sont exposés à la pollution. L’observatoire régional de surveillance dressait le bilan 2019 de la qualité de l'air en Auvergne-Rhône-Alpes ce lundi 8 juin.
Bonne nouvelle, l'air est un peu plus respirable en Auvergne-Rhône-Alpes. Depuis trois ans, certains indicateurs de pollution de l'air permettent en effet de rester dans les clous, des valeurs réglementaires européennes. C'est le cas notamment, en ce qui concerne certaines particules fines. ATMO, l'association en charge de la surveillance de la qualité de l'air dans la région, souligne une amélioration lors du bilan 2019 dressé ce lundi 8 juin.
Des résultats encourageants, mais une tendance encore fragile
Pour Marie-Blanche Personnaz, le premier objectif de la surveillance réalisé par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, c'est que la qualité de l'air respecte les seuils fixés par la réglementation. De ce point de vue, la Région continue de s'éloigner du collimateur de l'Europe, avec des seuils respectés depuis trois années consécutives sur les particules fines, PM10.
Pour les particules encore plus fines (PM205), attention il y a toujours danger pour la santé, estime Atmo.
Certes, le seuil réglementaire est respecté sur l’ensemble de la région, mais "il n’en est pas de même au regard de la valeur préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé". En 2019, 1.380.300 habitants de la région y sont dangereusement exposés, dont 900.700 dans le département du Rhône. Ces particules, plus petites que les PM10, pénètrent dans les alvéoles pulmonaires et sont responsables de nombreuses pathologies cardio-vasculaires et pulmonaires à long terme.
La pollution automobile affiche également une certaine baisse sur le plan des émissions. Avec un bémol toutefois pour les habitants de la Métropole de Lyon et nouveau Rhône : 15.500 personnes y sont encore trop fortement exposées.
Les résultats sont très encourageants sur les particules fines et la pollution automobile. D'année en année, les concentrations baissent. On est sur la bonne voie. On connait les remèdes. Le défi c'est de les faire accepter sur le long terme. - Marie-Blanche Personnaz
Quelles leçons à tirer du confinement ?
Durant deux mois, avec les mesures de confinement général lié à l'épidémie du coronavirus Covid-19, le trafic routier a été réduit à son strict minimum. Forcément, les mesures de qualité de l'air ne se sont (presque) jamais aussi bien portées : plus de 60% de baisse des mesures de dioxyde d'azote au bord des routes. Mais du côté d'Atmo, ce n'est pas une raison pour réclamer le renouvellement de l'expérience.
Certes, pour que la situation continue de s'améliorer en ce qui concerne la pollution liée au trafic routier dans la Métropole de Lyon, "miser sur le renouvellement du parc automobile, ne sera pas suffisant" précise la référente territoriale d'Atmo, Claire Labartette. Mais tout le monde le sait, arrêter totalement le trafic routier n'est pas envisageable.
Il n'y a pas besoin d'un arrêt drastique du trafic pour respecter la réglementation, et ne pas dépasser les seuils fixés. En revanche l'expérience du confinement donne à réfléchir. Montre le champ du possible et peut aider à une prise de conscience. M-B Personnaz
L'ozone, un défi à relever
C'est le point de ce bilan de la qualité de l'air 2019 en Auvergne-Rhône-Alpes. La pollution à l'ozone, est en hausse dans toute la région. 1 habitant sur 2 est exposé à des valeurs qui dépassent les seuils réglementaires.
Cette pollution, résultat de réactions chimiques dans l'atmosphère et très présente en période de canicule, est plus marquée en zones rurales et en montagne. Et le curseur est aussi passé au rouge dans le Rhône, dans les Monts du Lyonnais ou encore dans le Beaujolais. 1/3 de la population a été touchée par un dépassement de la valeur cible pour la santé en 2019 dans le département.