Alors que Paris généralise la limitation de vitesse à 30km/h dès le 30 aout 2021, Lyon envisage de lui emboîter le pas à partir de 2022.
Le vice-président de la Métropole de Lyon en charge de la voirie et des mobilités actives, Fabien Bagnon, s'est prononcé en faveur d'une limitation à 30km/h pour les voitures sur l'ensemble de la ville de Lyon. Pour être plus précis, si la mesure est appliquée, le respect des 30km/h sera la règle et la limitation à 50 km/h deviendra l'exception.
"La date sera annoncée avant la fin d’année", a précisé le conseiller municipal de Saint-Genis-Laval dans les colonnes de nos confrères de La Tribune de Lyon. Aux différentes critiques formulées sur les réseaux sociaux Fabien Bagnon répond par tweets interposés. "Non la ville à 30 km/h ne va pas augmenter la pollution. La ville 30 augmente la sécurité routière et sauve des vies notamment celles des plus vulnérables "
? Non la ville à 30 km/h ne va pas augmenter la pollution
— Fabien Bagnon ?? (@Fabien_Bagnon) August 28, 2021
➡️ La ville 30 augmente la sécurité routière et sauve des vies notamment celles des + vulnérables ????
➡️ La ville 30 favorise la?♀️ et le ?
➡️ La ville 30 diminue le bruit
➡️ La ville 30 augmente la qualité de vie https://t.co/t259Bl23Fx
Réduire le nombre d'accidents et le bruit
Selon la mairie de Paris, qui a décidé de généraliser la règle, "la baisse de la vitesse autorisée sur les routes permet, en moyenne, de réduire le nombre d’accidents corporels d’environ 25 %. Cette réduction peut atteindre plus de 40 % pour les accidents graves et mortels."
Par ailleurs, la municipalité ajoute comme argument de taille qu' "une réduction de 20 km/h de la vitesse des véhicules sur la route permettrait de diviser par deux le bruit (de l’ordre de -3 décibels) aux abords des voies de circulation". En d'autres termes, la limitation à 30km/h inquiète de nombreux usagers, notamment les automobilistes, livreurs en camions ou en deux roues mais promet un meilleur cadre de vie.
Une amélioration relative dans le cas de Paris car selon Bruitparif, l'observatoire du Bruit en Ile de France, abaisser la vitesse de circulation engendre bien une baisse des décibels. Toutefois, la vitesse moyenne étant d'ores et déjà en dessous de 30 km/h, on peut imaginer que la mesure ait peu d'impact sur les nuisances sonores.
Une vague de lenteur en Europe
Paris, Lille, Grenoble, mais aussi Milan ou Madrid, la ville 30 se généralise dans les métropoles et les villes de taille moyenne. En France pas moins de 250 communes sont concernées.
Dans la métropole de Lyon, Oullins fut la première à faire ce choix en juillet 2019. Les communes de Poleymieux-au-Mont-d’or et Fontaine Saint-Martin font également appliquer ces limitations pour une meilleure cohabitation entre les différentes formes de mobilités.
Quels impacts? L'exemple Grenoblois
En 2016, la métropole de Grenoble a généralisé la circulation à 30 km/h sur l'ensemble du territoire. 43 des 49 communes de l'agglomération ont suivi et les 30 km/h sont devenus la règle. Le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), a mené une étude 3 ans après cette décision et il en ressort une baisse du nombre d'accidents et de leur gravité avec des piétons mieux protégés.
Le rapport fait également état d'"une diminution des trafics motorisés entre 2016 et 2018 (-9% de véhicules légers et - 20% de poids lourds) et une baisse sensible des vitesses sur le territoire de la ville centre (moins 5 km/h en moyenne par rapport à la situation avant le dispositif)".
Consulter l'ensemble du rapportdu Cerema Grenoble Métropole apaisée, trois ans après
A noter cependant que ces résultats sont évolutifs : 1 autoboliste sur 3 disait respecter la limitation au bout d'un an, contre 38% au bout de trois ans.