Ce lundi 4 septembre 2023, dans l'académie de Lyon, près de 630 000 élèves font leur rentrée. Pourra-t-on avoir un enseignant devant chaque classe ? Le recteur l'affirme. Des enseignants du 1ᵉʳ et 2ᵉ degré qui inaugureront un nouveau dispositif : "le Pacte enseignant".
La rentrée a sonné ce lundi matin. Les élèves ont retrouvé le chemin des salles de classe. Ce 4 septembre, pour s'assurer du bon déroulement de cette rentrée, Olivier Dugrip, le recteur de l'académie de Lyon, était en visite au collège Jean Mermoz, dans le 8ᵉ arrondissement, accompagné du président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard.
Perte d'élèves, mais pas de perte de moyens
Olivier Dugrip l'assurait en fin de semaine dernière, lors d'une conférence de presse de pré-rentrée scolaire : "nous aurons les professeurs dont nous aurons besoin à la rentrée pour mettre en œuvre les innovations pédagogiques décidées par le ministre".
Dans l'académie de Lyon, comprenant les départements du Rhône, de la Loire et de l'Ain, ce sont quelque 630 000 élèves qui sont accueillis par près de 60 000 personnes. L'académie compte 45 000 enseignants.
Dans le premier degré, 279 652 élèves sont attendus pour cette rentrée 2023. L'académie enregistre une baisse de 3 874 élèves par rapport à la rentrée 2022. Soit 199 élèves de moins dans l'Ain, 747 élèves de moins dans la Loire et 2928 élèves de moins dans le Rhône. " Dans le premier degré, le ministre a décidé de maintenir notre dotation, alors même que nous avons des effectifs d'élèves qui baissent. Ce qui nous permet d'améliorer notre encadrement et d'accueillir nos élèves dans des conditions optimales", s'est réjoui le recteur.
Dans le second degré, l'académie bénéficie de la création de 65 emplois de professeurs. Ils sont répartis dans les collèges à hauteur de 40 emplois, et d'un peu plus d'une vingtaine dans les lycées. Huit emplois de conseillers principaux d’éducation seront également créés. "Nous avons également stabilisé nos professeurs contractuels, renouvelés avant les congés d'été, et nous avons fait appel à la liste complémentaire des professeurs stagiaires des écoles", précise Olivier Dugrip.
"Le pacte enseignant", nouveauté de la rentrée
Mis en place à partir de cette rentrée, ce tout nouveau dispositif permettra aux enseignants du premier et du second degré de réaliser une série de missions supplémentaires rémunérées. Heures hebdomadaires de soutien, participation à des stages de réussite, remplacement de courte durée de professeurs absents, aide aux devoirs… La mission de remplacement de courte durée est prioritaire.
Ces missions seront rémunérées entre 52 et 69 euros bruts par heure. Chaque professeur volontaire pourra effectuer une ou plusieurs missions. Un coup de pouce financier allant de 1250, à 2500 ou 3750 euros bruts par an, en fonction du nombre de missions complémentaires assurées. Des sommes défiscalisées et exonérées de cotisations sociales. Un dispositif qui permet à un professeur d'augmenter son salaire. En plus de l'augmentation "qui sera versée de manière inconditionnelle et générale à tous les professeurs, cela peut représenter une hausse annuelle de l'ordre de 5000 euros. Ce n'est pas du tout négligeable", précise le recteur.
Un avantage aussi pour les enseignants ? "Le Pacte offre des rémunérations très attractives", selon le recteur. Mais pas seulement…
Le "Pacte", quel avantage pour un chef d'établissement ?
"C'est le moyen d'avoir de la visibilité sur les possibilités de remplacement. On sait que faire un remplacement pour un enseignant, c'est une contrainte. Il faut être réactif, agir vite, parfois annuler des projets personnels. On a grâce au Pacte, les moyens avec un supplément de rémunération de récompenser ces sacrifices, de mettre en place ces remplacements plus facilement", explique François Guiochet, principal du collège Mermoz à Lyon. En plus du remplacement, le Pacte va permettre de rémunérer les enseignants qui se chargent du soutien scolaire et qui participent notamment au dispositif "Devoirs faits". "Il va aussi permettre de mettre en place des dispositifs tels que "Vacances apprenantes", de trouver des référents pour prendre en charge le parcours d'orientation, etc."
Au collège Jean Mermoz, où s'est rendu le recteur ce matin, tous les enseignants ne sont pas volontaires pour le Pacte, selon le chef d'établissement. Mais ce dernier reste confiant. "Nous en avons tout de même quelques-uns pour des missions de remplacement, de devoirs faits ou des missions de référents. Nous avons déjà une équipe qui s'est positionnée," indiquait François Guiochet ce lundi après-midi. Le dispositif pourra déjà fonctionner dans son établissement, selon lui.