Chaque mois, 1100 entreprises d'Auvergne-Rhône-Alpes participent à une étude de l'antenne régionale de la Banque de France. Ce point de conjoncture révèle un essoufflement de la reprise, le mois dernier : le rattrapage d'après-confinement marque une pause.
"La reprise continue, mais elle a connu un palier au mois de septembre", détaille Christian Jacques Berret, directeur régional de la Banque de France Auvergne-Rhône-Alpes. "Mais qui dit palier ne dit pas retour en arrière. Cela veut dire qu'après la forte reprise de l'été - qui avait suivi la forte chute de la période du confinement - on atteint un moment de pause." C'est la fameuse courbe en aile d'oiseau ou en racine carré qui correspond, d'après lui, a une "lente remontée qui va s'étaler sur les deux années qui viennent".
Concrètement, l'activité a chuté de 32 %, dans la région, pendant le confinement, puis la remontée a été presque aussi spectaculaire après le déconfinement, entre 10 et 16%. Au final, la Banque de France a revu ses prévisions sur 2020 : l'année devrait se terminer sur une baisse d'activité de 3 ou 4 % en Auvergne-Rhône-Alpes, au lieu des 5 % d'abord envisagés. Du coup, le retour à la normale est attendu début 2022 plutôt que mi- ou fin 2022, comme on pouvait le craindre.
Auvergne-Rhône-Alpes : 2e région économique de France
Auvergne-Rhône-Alpes est la 2e région économique française, après l'Ile-de-France, ce qui lui permet de résister mieux que d'autres à la crise. "Elle est résiliente pour deux raisons", explique Christian Jacques Berret. "D'abord, elle est très diversifiée, tous les secteurs sont représentés, et d'autre part, le tissu économique est plutôt meilleur que la moyenne nationale". Les entreprises y sont solides et l'innovation très présente.Parmi les secteurs les plus affectés, il y a l'hôtellerie-restauration et l'événementiel, bien sûr, la sous-traitance de l'automobile et de l'aéronautique, mais aussi le textile : déjà en difficulté avant la crise sanitaire, la filière souffre d'un ralentissement de la demande.
Pas de crainte du couvre-feu
A contrario, certaines activités industrielles ou de services s'en sortent plutôt bien : les laboratoires pharmaceutiques, l'optique, l'informatique, l'électronique. A noter que le BTP parvient à retrouver un niveau proche de l'avant-crise avec, toutefois, une baisse de la commande publique et des permis de construire.Dans les zones soumises au couvre-feu à partir de samedi (les agglomérations de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble), le Directeur de la Banque de France AURA n'envisage pas d'impact fort sur l'économie, hormis pour le secteur des bars et restaurants : "Dans l'industrie, il y aura des dérogations pour ceux qui travaillent la nuit, et pour le reste, une partie de l'activité peut être télétravaillable."