Le centre de soins pour animaux sauvages L'Hirondelle à Saint-Forgeux (Rhône) est toujours menacé par une absence de financement pérenne. La structure propose aux élus un partenariat à hauteur de 10 centimes d'euros par habitant.
Le centre de soins pour animaux sauvages l'Hirondelle situé à Saint-Forgeux (Rhône) est toujours menacé par une absence de financement pérenne. La structure accueille et soigne des animaux sauvages, malades ou blessés, arrivant de la campagne ardéchoise ou du centre de la Métropole lyonnaise.
Les élus face aux vautours
Les dons et les adhésions sont pourtant en hausse, mais les sources de revenus manquent. Un appel est donc lancé aux collectivités locales pour un partenariat sur le long terme. Nous avons suivi les premiers élus à avoir répondu à cette invitation, quand ils ont visité le centre pour mesurer les difficultés directement sur le terrain.Quelques représentants de la Communauté de Communes de la Vallée du Garon ont eu le privilège d'un face à face avec quelques animaux sauvages, comme des vautours ou plus petits, des chauve-souris et des hérissons soignés sur place. Anne-Claire Lamare, chargée des espaces naturels pour la Communauté de communes, ne rate aucun détail avec son appareil photo: "L'idée c'est de faire un maximum de photos pour tous ceux qui n'ont pas pu venir. Avec ma collègue on est chargés de donner tous les éléments à nos élus pour qu'ils puissent décider après en connaissance de cause l'attribution éventuelle de subventions."
"On est les seuls à pouvoir intervenir"
L’Hirondelle tourne avec une dizaine de salariés à temps plein, une quinzaine en haute saison, au printemps et à l'été. Presque tous sont payés au SMIC, même les plus qualifiés des responsables animaliers. Quelques services civiques et des bénévoles aident pour les soins et pour l’acheminement des animaux jusqu’à Saint Forgeux.Presque 4.000 mammifères ou oiseaux de la région ont été pris en charge ces 6 derniers mois, et au-milieu de tout ça, il faut aussi gérer les galères financières régulières du centre. Pascal Tavernier, le directeur, précise: "La législation prévoit que seuls les centres de soins peuvent prendre en charge les animaux sauvages. Un particulier trouve un animal, vous le gardez chez vous, vous risquez 150.000 euros d'amende et 2 ans de prison. On est les seuls à pouvoir intervenir. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de source financière prévue pour. Il faut qu'on arrête de passer notre vie à chercher de l'argent."
10 centimes d'euros par habitant
L'Hirondelle propose donc dorénavant aux élus de signer une convention à hauteur de 10 centimes d'euros par habitant. "C'est une somme qui peut paraître dérisoire comme cela" tempère Christine Margillère, conseillère municipale de Brignais. "A sortir à l'échelle d'une communauté de communes, c'est peut-être un peu plus important. Forcément ça donne lieu à débat. On verra bien ce que la majorité décidera."Pascal Tavernier a déjà les yeux tournés vers la plus grande Métropole: "Si on arrivait à obtenir le soutien de la Métropole de Lyon, ce sont des discussions en cours, ce serait 138.000 euros. C'est une somme très importante pour nous. Et ça permettrait presque de pérenniser l'activité du centre." Au niveau de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, une subvention de fonctionnement était versée de façon ponctuelle. La Région a proposé de la tranformer en subvention d'investissement, à hauteur de 20.000 euros. L’Hirondelle vient de boucler une grande campagne de financement participatif, 310.000 euros de dons ont été reçus, pour pouvoir passer l’hiver. Les adhésions à l’association sont également en hausse, et la structure a signé des partenariats notamment avec la fondation Brigitte Bardot.