Rhône : une dentiste accusée d'exhiber des tatouages nazis sur les réseaux sociaux elle est licenciée

Une dentiste d'un centre médical de Sathonay Camp est accusée par le "groupe Antifa Lyon" d'avoir exhibé des tatouages nazis sur les réseaux sociaux. Les militants ont placardé des photos d'elle dans la commune avec son nom et son adresse. Employée dans un centre médical, elle a été renvoyée. 
 

Une bouteille de Zykon B tatouée sur le bras (substance utilisée par les nazis dans les chambres à gaz), des symboles néo-nazis dans le cou et des chiffres appartenant aux symboliques d'extrême droite. Selon le groupe Antifa Lyon ces tatouages étaient photographiés et diffusés publiquement sur les réseaux sociaux par une dentiste de Sathonay Camp.

"Elle ne se cache pas de ses idées nauséabondes et revendique fièrement toute une esthétique nazie notamment par ses tenues suprématistes blanches." affirme le groupe anti fascistes sur son site internet. 
Ces derniers ont acceptés de répondre à nos questions par mail en expliquant leur démarche : "l’enquête, elle est le fruit d’une surveillance constante et
active des réseaux d’extrême droite mais aussi de l’aide d’individus lanceurs et lanceuses d’alertes."
racontent-ils. 

Les militants anti-fascistes ont collé plusieurs affiches dénonçant la praticienne et ses publications publiques passés en privé depuis sur Instagram. Des photos d'elle, son nom et son adresse ont été diffusés en centre-ville de Sathonay Camp. 

 "Nous les traquerons jusqu’au dernier, que ce soit dans la rue, dans leur travail et leur domicile. Nous resterons vigilant.e.s et continuerons de dénoncer leur présence où qu’elle soit." peut-on lire sur le site internet du mouvement. Lors de notre échange, ces derniers "assument et revendiquent leurs méthodes". 
 


Des méthodes d'affichage et de dénonciation vivement critiquées par les employeurs de la personne visée : 

«Je n’ai aucun commentaire à faire. Nous avons bien sûr déposé plainte car un tel lynchage, c’est terrible. a déclaré Quentin Bergot, fondateur des centres dentaires Labelia, à nos confrères du Progrès regrettant l'atteinte à l'image du groupe sucitée par cette affaire. 

Contacté à plusieurs reprises ni la dentiste ni sa hierarchie n'ont donné suite à nos appels. D'après le Parquet de Lyon la dentiste a porté plainte et une enquête est ouverte "du chef d'atteinte à la vie privée en vue de troubler la tranquilité d'autrui" . Parallèlement, une autre enquête pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte.


La dentiste licenciée 

La direction du groupe Labélia qui employait la dentiste a fait savoir dans un communiqué qu'elle a "convoqué le praticien pour comprendre précisément le contexte dans lesquels ces tatouages ont été réalisés et la signification qu’il leur attribue. Le praticien a également été invité à se rendre à la Gendarmerie pour répondre aux questions des enquêteurs."

"Nous avons choisi de ne pas céder à la pression médiatique immédiate et de prendre le temps nécessaire pour mener une enquête approfondie basée sur des éléments factuels. A partir de ces éléments et des explications fournies par ce dentiste, nous vous informons que nous avons pris la décision de nous en séparer avec effet immédiat." conclut le communiqué. 

La loi interdit d'exposer des symboles, objets ou signes nazis.

Porter un uniforme nazi, afficher un drapeau avec une croix gammée ou exhiber un tatouage n’est possible que pour les besoins d’un film, d’un spectacle ou d’une exposition à caractère historique. 
Ainsi au regard du droit si des photos de cette personnes tatouée d'images nazies ont été exhibées sur les réseaux sociaux comme l'affirment ses détracteurs, les tatouages ne relèvent plus du droit privé. 
Diffuser publiquement des insignes nazis est réprimé par le code pénal et ne relève donc pas de la sphère privée. 


Article R645-1 du code pénal

"Est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe le fait, sauf pour les besoins d'un film, d'un spectacle ou d'une exposition comportant une évocation historique, de porter ou d'exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945, soit par une personne reconnue coupable par une juridiction française ou internationale d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité prévus par les articles 211-1 à 212-3 ou mentionnés par la loi n° 64-1326 du 26 décembre 1964."

 
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