Les crèches de Villeurbanne et Lyon réduisent leur amplitude horaire. Elles manquent de personnel formé spécifiquement en petite enfance. Les deux communes demandent à la région d'adapter d'urgence son offre de formation dans ce domaine.
Assise sur la moquette, les bambins autours d'elle, Corinne Gouget-Pons travaille depuis des années dans cette crèche de Charpennes à Villeurbanne.
Désormais les journées sont plus courtes, pour elle et les enfants.
Une heure de moins le matin et une heure de moins en fin de journée; les enfants sont accueillis de 8 h à 17h30.
Une situation inconfortable pour les parents
Pour cette professionnelle de la petite enfance, cette nouvelle amplitude horaire était la seule alternative possible au vu du manque de personnel :"Je sais que c’est problématique, les horaires, on nous les donne, explique t-elle, mais pour les parents ça peut être compliqué...dans leur travail, ce n’est pas toujours évident de pouvoir adapter les horaires et de les changer."
Charlotte Vitus est directrice de la crèche François Truffaut, elle confirme les propos de Corinne. L'activité avec les enfants est intense et constante.
"On n'est pas là pour faire du gardiennage, on est là pour plein d’autres choses. Avec l’amplitude horaire, on a pu retrouver une stabilité au sein de l’équipe. On arrive à donner du temps aux enfants, c’était notre priorité."
Trop peu de professionnels diplômés de la petite enfance
Les 13 crèches municipales de Villeurbanne font face au même problème. Une diminution des plages d’ouverture semble nécessaire afin de conserver le ratio d’un adulte diplômé pour six enfants. En revanche, il y a de moins en moins de diplômés.
Christine Martineau, adjointe chargée de la petite enfance et des seniors à Villeurbanne, souligne ce problème sur l'organisation de l'ensemble des crèches de la ville.
"À Villeurbanne, 15 % de nos postes permanents sont aujourd’hui vacants. Cette difficulté de recrutement nous empêche de pouvoir garantir un bon accueil des enfants et le respect des taux réglementaires d’encadrement qui nous sont fixées par la loi."
Une offre de formations insuffisante
Le constat est le même à Lyon. Il est, en plus, proportionnel au nombre d'habitants. 320 nouveaux berceaux sont prévus cependant une centaine de poste reste à pourvoir chaque année. Pour que le personnel soit formé, le nombre de places en école doit être équivalent, une tâche qui incombe à la région.
Steven Vasselin, en charge de la petite enfance pour ville de Lyon, souligne le besoin de faire correspondre les offres de formation aux besoins réels d'emploi.
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Des années seront nécessaires avant de résorber la carence en personnel spécialisé en petite enfance. Les horaires raccourcis risquent de durer.