Un enfant de 11 ans aurait subi des viols répétés durant plus de deux ans par un camarade de son école à Condrieu, dans le Rhône. Le parquet de Vienne a ouvert deux enquêtes, pour viol et pour harcèlement scolaire.
Le parquet de Vienne a ouvert une enquête pour viol ainsi qu’une autre pour harcèlement scolaire, apprend-t-on ce mercredi 4 janvier, après des plaintes déposées par la famille d’un élève de 11 ans de l'école privée des Marroniers, à Condrieu.
Des viols présumés répétés pendant 2 ans
Victor* a rapporté avoir subi des viols à répétition commis par un camarade à ses parents, avant de confirmer ses déclarations auprès de la brigade spécialisée pour mineures à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Les actes se seraient déroulés à l’extérieur de l’établissement scolaire, notamment au domicile de l’auteur des viols présumés, durant plus de deux ans, selon nos confrères d’ActuLyon qui révèlent l’information ce mercredi 4 janvier 2023.
Lorsque Victor, âgé de 9 ans au début des faits, était invité chez son camarade, ce dernier lui aurait montré des films érotiques, avant « de lui imposer des fellations, et de le pousser sur le lit pour lui pratiquer des sodomies », explique maître Jean-Christophe Basson-Larbi, l’avocat de la victime. « Il savait que ça ne lui plaisait pas et qu’il n’en avait pas envie, mais il n’avait pas conscience de subir des actes criminels ». Victor, qui a révélé une partie des faits à ses parents durant les vacances d’été 2022, aurait ensuite subi, à partir de la rentrée scolaire, un harcèlement de la part de son violeur présumé et de deux autres élèves.
L’école mise en cause
Violences, moqueries, mises à l’écart... Selon l’avocat de la famille de Victor, le harcèlement est dès lors constaté par les maîtresses et les personnels de l’école, mais aucune mesure pédagogique à l’encontre des harceleurs présumés n'est prise. Pire, selon l’avocat, Victor est alors placé à la cantine avec les maternels pour éviter les contacts avec le trio qui le harcèle, et isolé dans sa classe. La victime se retrouve indirectement sanctionnée.
Le père de l’auteur des viols présumés aurait même agressé verbalement Victor, lors d’une fête à l’école le 8 décembre dernier, lui reprochant la convocation de son fils par la gendarmerie dans le cadre de l’enquête en cours. Victor aurait alors « fondu en larmes ». "Le père a agressé l’enfant, et pourtant l’école n’a toujours rien fait, elle se retranche derrière l’enquête de police," s’indigne maître Basson-Larbi. « Maintenant il est déscolarisé, fait pipi au lit, ne trouve pas le sommeil, parle et rêve de suicide…»
Contactée, l'institution des Marronniers se limite à rappeler que les faits de viols sont extérieurs à l'établissement, et affirme que "tout a été fait pour que cela n'affecte pas les élèves de notre institution".
Le parquet a confirmé avoir ouvert trois enquêtes: une pour viol, une autre pour harcèlement et une troisième à la "suite de possibles menaces ou actes d'intimidation de la famille de l'un des auteurs sur la famille de la victime".
Concernant ce dernier point, mercredi soir, "aucune plainte n'avait encore été déposée", a précisé le parquet, en ajoutant n'être donc "pas en mesure d'indiquer le contenu de ces menaces éventuelles".
A ce stade, la rédaction de France 3 Rhône Alpes n'a pas connaissance de représentant judiciaire pour la famille de l'agresseur présumé.
Victor est un nom d'emprunt *