Pour le journaliste italien Iacopo Scarmuzzi, spécialiste du Vatican, le cas du Cardinal Barbarin est particulièrement délicat pour Rome. Accepter sa démission pour le Pape, reviendrait à accepter que la carrière d'un évêque soit décidée par la justice civile.
Reçu lundi matin par le Pape François, Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, est venu à Rome présenter sa démission après avoir été condamné à six mois de prison pour "non dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans"
Pour Iacopo Scarmuzzi, journaliste italien et spécialiste des actualités liées au Vatican, le cas de Philippe Barbarin est très délicat pour le Saint Siège.
"La décision du tribunal correctionnel de Lyon va être prise en compte" explique Iacopo Scarmuzzi, "car les faits sont très graves. Mais le "cas" Barbarin est unique, car accepter la démission d'un archevêque sans procès canonique indépendant reviendrait à accepter que la carrière d'un archevêque soit décidée par la justice civile. Le Pape se retrouve aujourd'hui entre ses deux exigences."
A Rome, aux abords de la basilique Saint Pierre, la plupart des fidèles et des visiteurs que notre équipe sur place a rencontré sont d'avis que le Pape doit accepter cette démission.
"Les abus sur les enfants, c'est intolérable, et s'il faisait un autre métier, en pareilles circonstances, il serait en prison" tranche une touriste allemande.
"J'ai grandi dans le catholicisme, raconte un père de famille. Et une des raisons pour lesquelles j'ai pris mes distances, c'est le nombre de scandales sexuels qui touchent l'Eglise. Accepter cette démission, pour moi c'est le strict minimum, et bien plus doit être fait partout dans le monde."