Sanofi défend son vaccin contre la dengue, alors qu'il fait face à une vague de défiance depuis la publication d'une étude le déconseillant aux personnes n'ayant jamais été infectées. En effet, Dengvaxia est susceptible de provoquer des cas sévères de dengue sur ces individus sains.
Pour les autres, "il y a un bénéfice clair" à se faire vacciner et le produit offre une protection "persistante", a rappelé Su-Peing Ng, responsable des affaires médicales chez Sanofi Pasteur, lors d'une conférence. L'efficacité du vaccin n'est, dans ce cas, pas remise en cause mais sa réputation est sérieusement écornée.
Fin novembre, les Philippines ont suspendu le vaccin et menacé de poursuivre Sanofi en justice.
Une nouvelle fois le laboratoire a mis en avant la complexité de la dengue et la nécessité de disposer de données de long terme pour comprendre tous les mécanismes de la maladie et du vaccin. De plus, les responsables avancent complexité des études du fait de l'absence de conservation d'échantillons de sang pour la majeure partie des patients concernés.
Une communication du laboratoire français qui intervient alors que l'Agence Reuters a publié un long papier autour des signaux d'alerte dans le vaccin contre la dengue ?".
Une chose est sûre, le potentiel commercial de Dengvaxia a du plomb dans l'aile. Certains analystes avaient pensé, compte tenu de l'importance de la dengue sur la planète, que le vaccin pourrait générer jusqu'à 1 milliard de dollars de ventes annuelles et ainsi entrer dans la catégorie des "blockbusters" médicaux. Etant le seul produit sur le marché, il aurait garanti à Sanofi une rente longue. Ce revers intervient alors que Sanofi Pasteur, la division vaccins du groupe, a subi deux sacrés coups durs récemment avec ses vaccins contre l'infection à Clostridium difficile et le virus Zika, tous deux stoppés en cours de développement.