La biotech suisse GeNeuro et le laboratoire Servier, ont annoncé, ce lundi 26 mars, que leur étude menée dans le traitement de la sclérose en plaques présentait des "résultats positifs" à 12 mois. Les chercheurs lyonnais ont innové en travaillant sur les causes de la maladie et non ses conséquences.
La sclérose en plaque (SEP) est une maladie « auto-immune ». C'est-à-dire que ce sont les propres défenses immunitaires du malade qui se dérèglent et vont s’attaquer à la myéline, qui entoure nos fibres nerveuses et nos neurones. Ces attaques provoquent des lésions quasi irréversibles
Aujourd'hui, presque tous les traitements visent à freiner le développement de la maladie : grâce à des immuno-modulateurs, le système immunitaire est calmé, on l’empêche d’attaquer les neurones et de provoquer ces lésion. Des traitements qui agissent sur les conséquences de la maladie et non sur les causes.
Les chercheurs de la faculté de médecine de Lyon, qui travaillent en étroite collaboration avec GeNeuro, ont ainsi identifié une protéine toxique fabriquée par les propres cellules des malades et qui serait à l’origine du dérèglement initial qui provoque la SEP.
Ainsi, le traitement qui a été testé cible justement cette toxine, et la bloque. Des effets positifs ont notamment été observés sur le cerveau, plus particulièrement sur les volumes du cortex et du thalamus, mettant en évidence "une réduction relative de la perte de volume de 31% et 72% respectivement, entre la dose la plus élevée (de 18 mg/kg, ndlr) et le groupe témoin".
De plus, le nombre de lésions cérébrales "d'un volume supérieur ou égal à 14mm3 est réduit de 63% (...) à la fin de l'étude dans le groupe recevant 18mg/kg comparé au groupe témoin".
Les données à six mois de cette étude avaient déjà présenté des résultats "encourageants". GeNeuro, basée à Genève, a pour mission de développer des traitements contre les troubles neurologiques et les maladies auto-immunes.
Des résultats très encourageants mais qui nécessitent d'être confirmés par une étude à l’échelle mondiale sur des milliers de patients pour vérifier son efficacité à long terme.