L’état de catastrophe naturelle pour mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse de 2022 vient d’être reconnu dans de nombreuses communes d’Auvergne-Rhône-Alpes. Ces épisodes de sécheresse à répétition sont à l'origine de fissures dans les maisons. Comment faire face ? On vous explique.
51 communes dans le Rhône et la métropole de Lyon ont été reconnues victimes de catastrophe naturelle par l'État, ce jeudi 4 mai. Elles avaient été touchées par des mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols en 2022.
Que faire si je découvre une fissure ?
En période de sécheresse, les sols, en particulier les argileux, peuvent se rétracter, entraînant des mouvements. Conséquence, les murs de certains bâtiments craquèlent jusqu’à se fissurer.
Après avoir repéré des fissures dans votre logement, vous avez 30 jours, à compter de la publication de cet arrêté au Journal officiel, pour déclarer le sinistre auprès de votre compagnie d'assurance. Elle désignera ensuite un expert missionné pour constater l’ampleur des dégâts.
En plus du recours auprès de votre assurance, il est également conseillé de faire appel à un expert d’assuré, indépendant de votre assurance. L’idée est d’avoir une autre expertise.
Si votre commune n'est pas reconnue en état de catastrophe naturelle, il est préconisé de vous rapprocher de votre mairie. Elle seule peut saisir le préfet pour faire une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle. "Sur les neuf dernières années, 50 % des demandes communales de reconnaissance 'CatNat sécheresse' n'ont pas abouti", selon un rapport de la Cour des comptes de février 2022.
Différents types de fissures ?
Microfissures de largeur inférieure à 0,02 millimètre, fissures légères de 0,2 à 2,2 millimètres ou crevasses de plus de 2,2mm... Des solutions existent pour réparer les fissures selon leurs taille et profondeur.
Selon le matériau utilisé pour la construction, les fissures ne sont pas les mêmes. Si le mur est en pierres, les fissures sont en forme de serpent. Pour les briques ou le parpaing, on observe des fissures en escalier qui suivent la forme de la construction. Autre exemple pour le béton, les fissures sont en diagonale.
Mais si le sol est sensible, pas de solution miracle. Le risque de voir une fissure apparaître est identique, peu importe le type de matériaux.
Comment réparer les dégâts ?
Si la fissure n’est pas jugée grave, le maçon va reprendre la fissure en l'élargissant pour y insérer du “mortier sans retrait”. “C’est-à-dire, qu’il faut reboucher puis parfois agrafer la fissure et laisser sécher pendant un an”, explique Jacques Chazaud, expert d’assuré chez JM2C Expertises. Coût total ? De 5 à 20.000 euros selon les dégâts.
Si la fissure est plus grave, c’est une “reprise en sous-œuvre”, soit en profondeur au niveau des fondations. “Dans ce cas, le maçon va installer des micro-pieux ou injecter de la résine sous la maison comme si elle flottait pour la stabiliser”, détaille l’expert. Cout de l’opération : entre 50 et 100.000 euros.
Ces sommes sont intégralement prises en charge par l’assurance si l’état de catastrophe naturelle est reconnu. Si ce n'est pas le cas, il faudra débourser cette somme de votre porte-monnaie.