Le seul candidat à la reprise du fabricant de lunettes LOGO, basé à Morez dans le Jura, a annoncé ce mercredi 9 novembre aux salariés le retrait de son offre, faute d'accord avec le groupe LVMH, donneur d'ordre exclusif de la societé, a-t-on appris auprès du comité d'entreprise.
"Le PDG de l'entreprise Cémo, qui avait déposé une offre de reprise de LOGO devant le tribunal de commerce de Lyon, nous a dit aujourd'hui (mercredi) qu'il retirait son offre, car LVMH refuse de signer avec le distributeur que Cémo propose", a déclaré à l'AFP Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise du Groupe LOGO.
Le 15 novembre prochain, le tribunal de commerce de Lyon doit examiner la situation de l'entreprise LOGO qui avait été placée en redressement judiciaire en mai dernier.
"Ce sera une liquidation pure et simple", prévoit Sébastien Mignottet, estimant que LOGO a été "assassiné par LVMH", son donneur d'ordre exclusif. Le Groupe LOGO réalisait 40 millions d'euros de chiffre d'affaires grâce aux produits LVMH (97% pour TAG Heuer et 3% pour Fred), mais en décembre 2015 le leader mondial du luxe a annoncé au lunetier jurassien qu'il lui retirait les licences de ses marques TAG Heuer et Fred, qui couraient jusqu'en 2017.
LVMH, a réaffirmé dans un communiqué que "TAG Heuer n'est aucunement responsable de la situation actuelle de la société Logo mais a, bien au contraire, soutenu, autant qu'il était possible, cette société , qui gérait, il y a encore quelques années, près d'une dizaine de licence".
La société LOGO, qui emploie 160 salariés à Morez (Jura), une dizaine à Lyon et 230 à l'étranger (Indonésie, Etats-Unis, Italie), assurait depuis une vingtaine d'années la fabrication et la commercialisation des montures de ces lunettes haut de gamme. Le lunetier français Cémo a déposé une offre de reprise de 34 salariés, des brevets et du patrimoine du Groupe LOGO, en octobre auprès du tribunal de Lyon. Le tribunal a prolongé la période de redressement judiciaire du groupe pour permettre à Cémo de "préciser son offre".
La direction de LOGO, celle de Cémo n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP mercredi.