Selon les professions, on commence à tirer les enseignements du confinement… Aurélie est directrice d’un sex-shop, Simon est avocat. Tous les deux, portent un regard éclairé sur la crise sanitaire que nous venons de connaître et leur conclusions divergent.
Le confinement pour certains ce furent les retrouvailles, une occasion unique de se retrouver et de se redécouvrir.... Pour d'autres, ce fut la cohabitation forcée et l'abominable réalité d'une mésentente latente. Quand l'heure du déconfinement fut venu, Aurélie à la tête de sa boutique spécialisée dans le plaisir et Simon dans son cabinet d'avocat ont, quant à eux, vu leur activité reprendre de plus belle.
Amour, sexe et achats... quand tout va bien
Aurélie Curt a rouvert son magasin le 11 mai. Situé dans la banlieue lyonnaise, son enseigne propose des gadgets, des jouets, de la lingerie... Depuis sa réouverture, elle constate une hausse de fréquentation de sa clientèle et de son chiffre d’affaires. «Si ça continue comme ça, on va rattraper nos pertes liées à la fermeture. On leur a manqué, c’est sûr ! ».
En professionnelle du plaisir (en solo ou à deux ou à plusieurs) elle sait de quoi elle parle. Installée depuis près de 20 ans, dans l’ouest lyonnais, cette boutique spécialisée dans le plaisir a (re)trouvé sa clientèle.
«De tous âges, couples ou solo, nos clients reviennent, et même mieux, de nouveaux clients viennent nous voir».
La période du confinement a semble-t-il, «endormi la libido» pour certains spécialistes. Plus de temps pour en parler pour certains, plus de frustrations pour d’autres. L’heure serait à la «redécouverte» du-des plaisirs. La période du confinement aurait-elle donné de nouvelles idées ? Des envies de nouvelles expériences ? «Pendant la période du confinement, beaucoup regardait sur internet et en discutait entre eux, mais là, on est entré en phase active» selon un autre professionnel du secteur. Depuis un mois, Aurélie estime que son chiffre d’affaire a augmenté de manière significative. Le panier moyen est passé de 50-60 € à 70 voire 100€.
Couple et divorces : les avocats s’inquiètent !
À Lyon, un cabinet d’avocats spécialisé dans le droit familial dresse un tout autre portrait de la crise. Pour Simon Ulrich, l’activité vient de reprendre. Spécialiste en droit de la famille, les demandes de divorces ont augmenté de 1/3. Selon lui, la situation est difficile. Les effets du confinement commencent à se faire sentir.
«Nous traitions une demande par jour en moyenne, nous en sommes à 3 par jour maintenant. Le confinement a eu un effet catalyseur, accélérateur... Des cohabitations ont perduré, sans parler des risques de violences»...
Une réforme du divorce devait pourtant entrer en vigueur en janvier 2020. Elle ne sera effective qu’en janvier 2021. Elle permettra, entre autre, de simplifier les procédures (notamment dans le cadre des «conciliations physiques» où les conjoints ne seront plus tenus d’être présents à l’audience). Il en appelle au bon sens des pouvoirs publics : «Cette réforme avait été imaginée avant la crise, elle trouverait tout son sens aujourd’hui». Avec le retard pris dans les juridictions, les prochaines audiences devant un juge risquent de n’être programmées seulement en janvier ou février 2021...