Soupçonnée d'avoir commis un double infanticide, une mère est jugée devant les assises du Rhône et risque la perpétuité

Le procès d'une femme de 41 ans a débuté ce mardi matin, 14 décembre 2021, devant les Assises du Rhône, à Lyon. Poursuivie pour assassinats, elle doit répondre de la mort en juin 2018 de ses deux fillettes de 3 et 5 ans.

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Une mère, épouse de gendarme, est accusée d'avoir donné la mort à ses deux fillettes avec préméditation. Elle comparaît cette semaine devant les Assises du Rhône, à Lyon, pour "assassinats". Cette femme de 41 ans n'a jamais reconnu les faits. Trois ans et demi après le drame, elle clame toujours son innocence. Rapidement interrogée au début des débats, ce mardi, Jamila E.R a confirmé qu'elle réfutait toute accusation d'assassinats de ses enfants. Ce sera donc aux jurés de se forger une intime conviction d'ici la fin de la semaine. 

Drame à Limonest...

Le 10 juin 2018, à 17 h, Alia et Lina, deux fillettes âgées de 5 et 3 ans ont été découvertes sans vie par leur mère et une tante. Un drame dans l'enceinte de la brigade de gendarmerie de Limonest, dans un appartement où vivait la famille. A l'arrivée des secours, les deux fillettes sont en arrêt cardiaque. Le père, gendarme, est absent. Il participe à une épreuve sportive dans les Pyrénées.  Le couple est en crise. 

... les soupçons se portent sur la mère

Selon le frère et la belle-sœur de l'accusée, présents sur les lieux dans l'après-midi, la mère de famille aurait tout fait pour éviter leur venue. L'aînée des enfants était amorphe, ils n'ont pas vu la cadette qui était supposée dormir à l'étage. Les autopsies vont révéler un décès suite à une asphyxie mécanique. Le père soupçonne immédiatement la mère de ses enfants. Ce dernier avait déjà fait part de ses inquiétudes, évoquant l'état psychologique de son épouse.

Les experts décrivent une mère dépressive, "omnipotente" et excluante. Une mère avec une famille narcissique importante. 

Un parcours chaotique

La quadragénaire est issue d'une famille de sept enfants du nord de la France. Elle a été placée en foyer à 16 ans, en raison des violences de son père. Tentatives d'enlèvement, projet de mariage forcé, son parcours est marqué par la brutalité.
"J'ai été victime de coups. J'ai toujours trouvé que c'était normal, je n'en ai parlé à personne", a raconté l'accusée. Après son départ du foyer, la jeune femme a occupé des postes de vendeuse et de serveuse à Nice, puis en Nouvelle-Calédonie, où elle a rencontré via les réseaux sociaux son futur mari, gendarme mobile.

Une tendance à la mythomanie ?

Le couple regagne la métropole puis se marie 2012. Après un séjour à La Réunion et la naissance de ses deux filles, le couple s'établit en 2017 dans la caserne de gendarmerie de Limonest, près de Lyon. La tendance à la mythomanie de la mère de famille, se disant tantôt policière municipale à Nouméa, tantôt "chanteuse dans un grand appartement", a été relevée par plusieurs témoins.

Pour Alexandre Plantevin, avocat de la défense, ses mensonges n'étaient qu'une façon un peu dérisoire de "raconter sa vie rêvée". "Je me suis fixé des objectifs que je voulais atteindre", reformule sa cliente.

La mère de famille a été placée en détention à la prison de Corbas. Elle y séjourne depuis le 13 juin 2018. La quadragénaire encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer quatre jours. Le verdict est attendu vendredi 17 décembre.

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