Le député Hubert Julien-Laferrière, soupçonné de corruption dans une affaire d'ingérences étrangères, a annoncé ce jeudi 15 février quitter le groupe écologiste pour "préserver la sérénité du travail parlementaire de ses collègues".
Quelques heures après la publication d'une enquête conjointe de Forbidden Stories, du Monde et de la cellule investigation de Radio France, le député écologiste de la 2ᵉ circonscription du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, a réagi. Cité dans cette enquête concernant une affaire d'ingérence étrangère et de corruption, il annonce qu'il quitte le groupe parlementaire des écologistes. Il s'en explique dans un communiqué transmis par son avocate à l'AFP.
"Impératif de probité"
Le député Hubert Julien-Laferrière "découvre une énième fois dans la presse les accusations portées à son encontre" et déplore une "violation du secret de l'instruction". S'il "réfute avec force les accusations dont il est objet, il tient à le faire dans le cadre de la procédure judiciaire en cours et, à ce stade, nulle part ailleurs. Dans l'attente de cette audition qu'il souhaite voir fixée dans les meilleurs délais, il se retire du groupe parlementaire des écologistes afin de préserver la sérénité du travail parlementaire de ses collègues", est-il écrit.
À l'Assemblée nationale, le groupe écologiste va ainsi passer de 23 à 22 députés. La réaction des députés écologistes n'a pas tardé. Dans un communiqué distinct, les députés écologistes confirment ce départ et soulignent que l'enquête de Radio France "dévoile de nouvelles informations, jusqu'alors inconnues du Groupe Écologiste. Les agissements décrits, s'ils sont avérés, contreviennent à l'impératif de probité, qui doit régir la vie politique", estiment-ils.
Soupçons
Ancien socialiste, macroniste puis écologiste, Hubert Julien-Laferrière est notamment soupçonné d'avoir fait la promotion d'une cryptomonnaie contre d'éventuelles contreparties.
Son bureau avait été perquisitionné fin septembre à l'Assemblée nationale. Les investigations sont menées dans le cadre de l'enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF) des chefs de trafic d'influence, corruption d'agent public français et corruption privée qui vise aussi des soupçons d'ingérence étrangère, notamment via le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, dans le travail de l'ex-journaliste de BFMTV Rachid M'Barki.
Enfin, l'enquête de Radio France souligne les relations du député du Rhône avec le politologue spécialiste du Qatar Nabil Ennasri, mis en examen et placé en détention provisoire en octobre dernier.