Soupçons de corruption : le député écologiste de Lyon, Hubert Julien-Laferrière, perquisitionné

Le parquet national financier (PNF) a ordonné la perquisition, le mercredi 27 septembre, du bureau du député de la 2e circonscription du Rhône à l'Assemblée nationale. La justice suspecte une possible opération d’influence étrangère.

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Le bureau du député Hubert Julien-Laferrière au Palais Bourbon et son domicile ont été perquisitionnés, mercredi 27 septembre 2023. Ces perquisitions ont été ordonnées dans le cadre d'une enquête du parquet national financier ouverte après des soupçons d'ingérence étrangère dans la vie politique et médiatique en France. L'information, publiée par nos confrères du Monde, nous a été confirmée de source judiciaire.

Les magistrats s’intéressent aux raisons qui ont conduit l’élu "Génération Écologie" à faire la promotion dans l’hémicycle d’une cryptomonnaie africaine, le "LimoCoin", soupçonné d’être une escroquerie.

La justice cherche également à savoir si l'élu a pu recevoir des contreparties en échange de ce plaidoyer pour cette monnaie alternative, à la demande du lobbyiste Jean-Pierre Duthion.

Soupçons d'ingérence

En février 2022, le parlementaire écologiste s'était exprimé devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale en ces termes à propos d'une cryptomonnaie africaine : "je voudrais vous faire part des impressions que j'ai eues en écoutant une émission de RFI tout récemment sur le rôle des cryptomonnaies dans les pays en développement. RFI montrait l'exemple de cet entrepreneur camerounais, Emile Parfait Simb qui a développé une monnaie alternative, le Limocoin, avec le projet de créer une nouvelle ville autogérée sur les rives de l'océan Atlantique."

Or l'homme d'affaires, créateur de cette monnaie alternative, est soupçonné d'escroquerie et de blanchiment d'argent.

Selon Mediapart, qui a révélé l'affaire cette année, Hubert Julien-Laferrière a parlé sur le conseil de Jean-Pierre Duthion. Le lobbyiste se présente lui-même comme un "consultant média". Il a semé le trouble en début d'année dans la rédaction de BFMTV en donnant des sujets clé en main au journaliste Rachid M'Barki. Selon le site en ligne Politico, des perquisitions auraient également été menées au domicile de Jean-Pierre Duthion.

Après coup, l’élu écologiste avait reconnu une "connerie" (sic.) et sa "naïveté" mais avait démenti tout soupçon de pot-de-vin. Pour la justice, qui a décidé d’ouvrir une seconde enquête sur ces faits précis, la question d’éventuelles contreparties à cette prise de position publique se pose toujours.

Contacté, Hubert Julien-Laferrière n'était pas joignable pour un commentaire. Cependant, le député a annoncé sur ses réseaux qu'il avait décidé " de [se] mettre en retrait du groupe des Ecologistes afin de préserver la sérénité de la procédure en cours et réserve [ses] déclarations à la justice". 

Selon un communiqué envoyé cette semaine, il devait se rendre en Turquie le vendredi 29 septembre pour soutenir la sociologue franco turque Pinar Selek lors de son procès à Istanbul.

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