Les riverains de la place Mazagran dans le 7e arrondissement de Lyon sont excédés. Trafic de drogue, rixes entre bandes rivales, incivilités, tout cela se passe sous leurs fenêtres. Une plainte vient d'être déposée pour entre autres motifs, mise en danger de la vie d'autrui.
Les quelques riverains qui ont accepté de témoigner l'ont fait à visage caché et en modifiant leurs prénoms. Ils craignent d'être reconnus par tous ces individus qui squattent leur place. Une place qui "est privatisée par toutes ces personnes qui écoutent de la musique de 9 heures du matin jusqu'à 3, voire 4 heures". Les enceintes connectées lancent les watts, les cris, les bagarres appartiennent au quotidien des habitants du quartier. Excédés.
"Un espace public privatisé"
La place Mazagran est située à quelques mètres de la place Gabriel Péri, autre lieu emblématique de l'insécurité qui règne dans cet arrondissement de Lyon. Le 9 septembre dernier, le ministre de l'intérieur était venu en personne promettre des renforts policiers.
Baptiste a été agressé quatre fois par des dealers gênés dans leur "business". Il habite le quartier depuis 30 ans, en logement social, il ne sait plus quoi faire.
On est à 400 mètres de la place Gabriel Péri, et ici, rien ne se passe en terme d'ordre et de sécurité. On est surveillé en permanence par les dealers. C'est sans répit.
Baptiste, un habitant
Une plainte a été déposée à l'encontre de la ville de Lyon pour "non assistance à personnes en danger, mise en danger de la vie d'autrui et non respect du maintien de la tranquillité publique."
La mairie assure pourtant que la police patrouille le quartier, mais cela ne semble pas suffisant pour certains riverains.
Le quotidien : c'est musique à fond toute la journée, trafic de drogue et bagarres. Certains tiennent la place. Ils ont fait de cette place, leur place.
Un habitant anonyme
Depuis l'augmentation des moyens policiers mis en place sur la place Gabriel Péri, les agents ont pour consigne de patrouiller également sur la place Mazagran sans que cela ne ramène l'ordre.
Une caméra mobile est censée, elle aussi, patrouiller afin d'aider la réalisation des flagrants délits.
Un arrêté municipal doit bientôt interdire l'utilisation des enceintes portables sur la voie publique. La maire d'arrondissement reconnaît les difficultés et parle volontiers d'actions coordonnées afin d'être efficace dans la lutte contre ces incivilités et cette insécurité.
On met les moyens pour que la tranquillité revienne sur la place. Il faut une coordination des moyens comme la présence policière, mais également des moyens pour le social et le réaménagement de l'espace
Fanny Dubot, Maire (EELV) du 7e arrondissement de Lyon
Une réunion qui devait se tenir en septembre sera déroulera finalement en octobre et devrait réunir tous les acteurs concernés : préfecture, forces de l'ordre, ville et riverains. Pas sûr que le calme revienne bientôt.