"Uber, c'est un système mafieux" : les chauffeurs VTC de Lyon annoncent une semaine d'actions coup de poing

Les chauffeurs VTC ont lancé une mobilisation contre le "système mafieux" Uber. Ils dénoncent un nombre de chauffeurs trop important et l'augmentation de la commission prise par la plateforme.

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La tension monte à Lyon. Agriculteurs, pompiers... et maintenant chauffeurs VTC sont mobilisés. Ils se sont rassemblés ce lundi matin à proximité de la gare de Lyon Part-Dieu, à l'appel de l’ACIL, l’Association des Chauffeurs Indépendants de Lyon. Une action ponctuelle, menée de 7 h à midi, par "200 voitures et 300 personnes" selon les propres comptes de l'association.

Ces chauffeurs dénoncent notamment le nouveau calcul de la commission mis en place par la plateforme Uber. "Jusqu'à présent, elle était de 25 %. Désormais, elle sera variable et pourra aller jusqu'à 45 %", s'inquiète Mehdi Mejeri, le président de l’ACIL. On nous donne un tarif, et on doit l'accepter. C'est anxiogène et pas très réglo", fustige-t-il. Dans un e-mail, Uber nous confirme que "les chauffeurs continueront à disposer de toutes les informations sur les courses (distance, tarif net de frais, adresses, temps d’approche) au moment de la proposition et seront pleinement libres de choisir de les accepter ou non."

Uber assure que ces commissions vont rester "à leur niveau actuel moyen de 25%" et varieront "en fonction du type de trajet (long, court, temps d'approche, distance totale, etc.) et des conditions de la demande à l'instant T." Mehdi Mejeri dénonce un "système mafieux" et demande davantage de "clarté dans la tarification".

Un algorithme pour fixer les prix

Par ailleurs, le prix de la course "ne suivra plus une grille tarifaire", mais fixé par un "algorithme", "à la tête du client", dont la recette n'est pas connue. "On sait juste que la circulation, le secteur où se trouve le client sera comptabilisé, mais c'est tout." Et le conducteur pourrait être lésé par ce calcul obscur selon l'association : "C'est très agile de la part d'Uber : les clients ne savent plus combien ils vont payer, mais ils paieront plus cher."

Uber, de son côté, se veut rassurant : "Deux passagers situés au même endroit et commandant une course avec la même destination se verront proposer deux courses au même tarif."

"Si vous n'êtes pas content..."

Autre motif de colère : le trop grand nombre de chauffeurs Uber. "Le marché est mature et arrivé à saturation. Il y a énormément de chauffeurs pour une demande qui n'augmente plus dans les mêmes proportions qu'on a connues." Conclusion : "C'est vital, il faut réguler." Car ce grand nombre de chauffeurs profite à Uber selon Mehdi Mejeri. "Ils peuvent nous dire : 'Si vous n'êtes pas content, on a le même que vous et qui a encore toute l'énergie et la motivation des débuts qui auront besoin de s'arracher pour rembourser leur leasing [location de voiture, NDLR]'".

Uber se défend : "Malgré l’augmentation du nombre de chauffeurs, une course sur cinq n'a pas pu être réalisée par manque de chauffeurs entre juin et septembre à Lyon."

Pour Mehdi Mejeri, "il faut arrêter ce grand remplacement par des gens qui, en plus, sont mal formés". Les conducteurs n'ont suivi qu'une formation à 20 euros, à l'issue de laquelle "ils ne savent pas faire la différence entre un chiffre d'affaires et un résultat net."

Plusieurs actions à venir

Les chauffeurs Uber craignent également un effet domino sur les autres plateformes. "On a eu des réunions avec Bolt et Heech [deux autres plateformes similaires à Uber, NDLR]. Ils nous ont signalé qu'ils étudieront cette proposition si cela fonctionne pour Uber", s'inquiète Mehdi Mejeri.

D'autres actions sont prévues toute la semaine à Lyon. Mardi 19 novembre, les chauffeurs se rendront au centre d'examen Double Mixte, à Villeurbanne, pour sensibiliser les candidats de l'examen. Vendredi, ils lanceront l'opération "zéro VTC à l'aéroport" avant de l'élargir à l'ensemble de Lyon dans la nuit de samedi à dimanche, avec une manifestation prévue à Confluence. Nice, Marseille et Paris emboîteront le pas à Lyon dans les jours à venir.

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