En grève depuis le 1er octobre, les pompiers du Rhône ont passé la nuit du dimanche 17 au lundi 18 novembre devant le siège de la Métropole de Lyon. Au petit matin, ce lundi, ils étaient toujours présents devant le bâtiment. Principale revendication : les effectifs. Dans l'après-midi, ce lundi, les pompiers doivent être reçus par le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
Les pompiers du Rhône et de la Métropole de Lyon, en grève depuis le 1er octobre, se disent "méprisés" et dénoncent le manque de budget et d'effectifs. Certains ont passé la nuit devant le siège de la Métropole, en signe de protestation. Ce lundi matin, le piquet de grève était toujours présent.
Les #pompiers du #Rhône et de la Métropole de #Lyon, en grève depuis le 1er octobre, se disent "méprisés". Certains ont passé la nuit devant le siège de la Métropole, en signe de protestation. Ce lundi matin, le piquet de grève était toujours d'actualité. @SDMIS69 pic.twitter.com/vmNL9WJayB
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"Pour nous les sapeurs-pompiers de Lyon, c'est une première de mobiliser les pompiers toute une nuit, toute une journée... jusqu'à ce qu'on ait des réponses satisfaisantes et des engagements écrits officiels. Les promesses, on n'y croit plus du tout !" a expliqué Rémy Chabbouh, secrétaire national SUD-SDMIS, ce lundi matin. Ces derniers en appellent à la Métropole, au Département mais aussi à l'Etat.
"Il manque 157 pompiers"
"Après 48 jours de grève, la principale revendication concerne la population avec les effectifs. Dans le 69, il manque 157 pompiers pour être au même au même niveau que les autres départements de mêmes strates," a assuré Rémy Chabbouh, secrétaire national SUD-SDMIS
Ce manque d'effectifs a des conséquences directes sur les délais d'intervention. "Les délais d'intervention en 2 ans, ont augmenté de 2 minutes 40. (...) C’est une moyenne qui vient se rajouter aux 10 minutes précédentes. C'est 12 minutes 40 de délai avant que les secours soient présents sur les lieux d'une intervention. Les chances de survie d'une victime avec une hémorragie, en arrêt respiratoire ou en arrêt cardiaque s'amenuisent fortement", précise-t-il.
La population doit le savoir : on n'est plus en mesure d'assurer la qualité des secours dans le département du Rhône.
Rémy Chabbouhsecrétaire national SUD-SDMIS
À Lyon et dans le Rhône, les soldats du feu sont en grève illimitée depuis plusieurs semaines pour dénoncer cet état de fait. Le mouvement au sein du Service Départemental-Métropolitain d'Incendie de Secours (Sdmis) a débuté le 1er octobre dernier. Si les revendications des pompiers du Rhône portent sur le renforcement des effectifs, elles concernent aussi une revalorisation de leur pouvoir d'achat et le rétablissement de leur prime logement. La suppression de cette prime avait été justifiée par les autorités sur la base d’un rapport de la Chambre régionale des comptes.
Campement devant la Métropole
Dimanche soir, à l'appel de l'intersyndicale SUD, CGT, AUTONOME, les pompiers du Sdmis ont installé barnums, lits de camp et braseros devant le siège de la Métropole de Lyon, dans le 3e arrondissement. Depuis 19h30, ce sont 150 pompiers qui ont campé devant le siège de la collectivité locale.
En grève, les pompiers du #Rhône ont passé la nuit de dimanche à lundi devant la Métropole de #Lyon. @SDMIS69
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Budget du Sdmis : les inquiétudes
L’intersyndicale a indiqué dans un communiqué avoir rencontré le président écologiste de la Métropole, Bruno Bernard, vendredi soir. "Le gouvernement met la pression sur la métropole, le PLF initial est au sénat, résultat local, les débats d'orientation budgétaire de la Met’ se dérouleront en janvier 2025 pour un vote du budget en mars !", explique l'intersyndicale. "Nous pensions être au fond du trou mais c'est encore pire maintenant !" assène le texte. "Qu’en sera-t-il du budget du SDMIS ? Nous n'en savons rien !", ajoute le texte. La Métropole et le Département sont les principaux financeurs du Sdmis, respectivement à hauteur de 80% et 20%.
L'intersyndicale a donc appelé les pompiers du Rhône et de la Métropole à la mobilisation, à partir de dimanche soir, "pour un campement permanent sur place 24 heures sur 24". Les pompiers entendent mettre la pression sur les élus.