À Craponne, dans la banlieue de Lyon, le patron d'un magasin de vélo a été victime d'un cambriolage de grande ampleur : 70% de ses cycles ont été embarqués et les voleurs ont fait quatre allers-retours avec le même camion pour vider la boutique.
Le cambriolage du magasin de vélo Cycles Blain, à Craponne, dans le Rhône, a été particulièrement violent : les voleurs ont dévalisé 70% du stock de deux-roues et ils sont revenus à quatre reprises avec leur camion dans la même nuit, celle du 4 au 5 décembre 2022. Leur objectif : embarquer le plus de matériel possible.
Une intrusion que Quentin Lanier, gérant des Cycles Blain avec son frère Thibaut, a évidemment très mal vécue. Deux jours après le braquage, il a publié une vidéo sur la page Facebook de la chaîne Cycles Blain (qui compte neuf magasins à Lyon et dans les villes alentours) pour dénoncer ce cambriolage et surtout mettre le doigt sur le phénomène de revente à grande échelle de pièces détachées de vélo sur internet.
Il a aussi accepté de répondre à nos questions sur le sujet.
Aujourd'hui, il y a une vraie recrudescence de ce genre de cambriolage à gros volume
Quentin Lanier
Une recrudescence de cambriolages de grande ampleur
"Dans le milieu du vélo, les cambriolages de magasin ont toujours existé. Mais aujourd'hui, il y a une vraie recrudescence de ce genre de cambriolage à gros volume. Il y a beaucoup de magasins qui se sont fait cambrioler dans la région", nous confie Quentin Lanier, qui a ouvert le magasin de Craponne, il y a seulement 8 mois.
Les prix bradés sur internet, où on peut trouver des vélos à -50%, il ne faut pas se leurrer : ça vient de vélos volés
Quentin Lanier
Selon le patron du réseau Cycles Blain, les cambrioleurs sont attirés par la revente facile de vélos et de pièces détachées sur le web où les consommateurs se soucient du prix avant la provenance des produits, surtout dans le secteur des deux-roues où la pénurie de pièces et de montures est importante depuis les confinements causés par l'épidémie de Covid-19.
"Ils revendent les pièces détachées et les vélos volés sont eux envoyés à l'étranger pour ne pas être identifiés. Les prix bradés sur internet, où on peut trouver des vélos à -50%, il ne faut pas se leurrer : ça vient de vélos volés", alerte Quentin Lanier.
"Ce cambriolage nous met clairement en danger"
Il estime que sans son réseau de neuf boutiques, sur lequel il peut se reposer pour refaire les stocks et la trésorerie de son magasin de Craponne, il aurait été obligé de mettre la clé sous la porte. "Ce cambriolage nous met clairement en danger. On va utiliser les autres magasins pour ne pas mettre celui de Craponne en difficulté".
La réaction des clients lui met un peu de baume au cœur. "Les clients sont très solidaires. On a beaucoup de messages d'affection". Sur la page Facebook de Cycles Blain (du nom d'un ancien champion de vélo qui avait créé la marque), les fidèles de la boutique de Craponne affichent leur soutien. "Triste nouvelle… Courage à tous, une équipe au top, un rebond au top", encourage un certain Stéphane. Quant à Christelle, elle partage sa mauvaise expérience : "on vit dans un monde de dingues. Cet été en vacances nos vélos ont aussi été volés et ils ont déjà été sûrement revendus sur le net".
Quentin Lanier aimerait lui que ce cambriolage encourage les cyclistes à ne plus acheter de pièces détachées non tracées sur internet et donne un conseil simple : "exigez toujours une facture, que vous achetiez une pièce à un particulier ou à un magasin".