Alors que l’Union cycliste internationale vient d'attribuer les championnats du monde 2027 à la Haute-Savoie, l'annonce suscite déjà une vive opposition chez les détracteurs du projet. Ces derniers promettent "des actions spectaculaires sur le terrain".
Qu’ils soient "grandioses" pour les uns ou "inutiles" pour les autres, les Mondiaux de cyclisme ne laissent personne indifférent en Haute-Savoie. Après un vote à l'unanimité du comité directeur de l'Union cycliste internationale (UCI), le département s’est vu attribuer l’organisation des championnats du 11 au 26 septembre 2027.
Si la délégation haut-savoyarde avait le sourire lors de l’annonce sur la scène du 191e congrès de l’UCI, d’autres ne cachent pas leur colère dans le département.
Plusieurs recours, dont un premier a été rejeté par le tribunal administratif de Grenoble, ont été déposés par un collectif d'associations et des élus écologistes qui fustigent "un projet du XXe siècle".
Ils dénoncent surtout la construction éventuelle d'un vélodrome à Reignier-Esery. Une dépense jugée injustifiée alors qu'il en existe déjà un à Grenoble, non homologué par l'UCI, avec une piste à la distance "complètement atypique" et vouée à la destruction, selon Michel Callot le président de la Fédération française de cyclisme.
La construction ex nihilo d’un vélodrome pour plusieurs dizaines de millions d’euros est une erreur.
Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoieà France 3 Alpes
Malgré la validation de la candidature haut-savoyarde, les opposants ne comptent pas désarmer pour autant. Elisabeth Charmot, représentante de l'association ACPAT qui fait partie du collectif hostile au vélodrome, a annoncé des "actions spectaculaires sur le terrain", voire l'établissement d'une ZAD (zone à défendre).
"La compétence principale du département, c'est le social. La Haute-Savoie est un des départements les plus inégalitaires, et là c'est un énorme budget alloué à un événement finalement éphémère", a déploré pour sa part Pascal Sciabbarrasi, porte-parole de EELV 74. Avec le contexte qu'on a connu cet été de réchauffement climatique, on ne peut plus nier le problème de l'artificialisation des sols, d'autant plus que des vélodromes, il y en a à proximité".
Elu depuis 14 ans, le sénateur Loïc Hervé (Union centriste) assure n’avoir jamais entendu parler d’un besoin de vélodrome en Haute-Savoie. "Au moment où on va demander des efforts importants aux entreprises et aux ménages en matière de finances publiques, je me dis que tous les projets en matière d’investissements et de fonctionnements doivent être sobres et humbles. La construction ex nihilo d’un vélodrome pour plusieurs dizaines de millions d’euros est une erreur."
Du côté de la Fédération française de cyclisme, on préfère s'appuyer sur un autre argument écologique. "Un des héritages de cet événement sera de sortir avec une nation française davantage cycliste qu'elle ne l'est aujourd'hui", a souligné son président Michel Callot.