Neuf associations qui avaient déposé un recours contre l'organisation des mondiaux de cyclisme en Haute-Savoie ont été déboutées par le tribunal administratif de Grenoble mardi. Une décision dont se réjouit le Conseil départemental, malgré les contestations.
Revers juridique pour les opposants aux Championnats du monde de cyclisme en Haute-Savoie. Le département s'est porté candidat à l'organisation de l'événement en 2027, ce qui n'est pas du goût de neuf associations qui ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Grenoble. Elles contestent deux délibérations du conseil départemental concernant la candidature aux mondiaux de cyclisme.
Leur recours a été rejeté par le juge des référés mardi 13 septembre au motif, notamment, de "l’absence d’arguments juridiques de nature à faire naître à ce stade du projet un doute sérieux sur la légalité des décisions contestées." La justice administrative a également rejeté le caractère urgent du recours, estimant que "les délibérations contestées ne portent (pas) d’atteinte grave et immédiate" à l'intérêt public.
Les procédures "respectées"
Le conseil départemental "se réjouit", dans un communiqué, de la décision du tribunal administratif. "Contrairement aux fausses déclarations d’une poignée de personnes ne connaissant pas le dossier, cette décision confirme que les procédures ont été parfaitement respectées par le Conseil départemental de la Haute-Savoie", peut-on lire dans ce document.
Cette candidature du département de la Haute-Savoie reste largement contestée, aussi bien dans le milieu associatif qu'au sein de la classe politique. L'organisation de l'événement implique la construction d'un vélodrome qui coûterait, à lui seul, 50 millions d'euros.
Les opposants font valoir que ce projet de vélodrome, "extrêmement coûteux", pourrait être incompatible avec les règles d'urbanisme et que l'organisation de l'événement par le département "est contraire aux exigences du développement durable et de la limitation des émissions de gaz à effet de serre."
Nombreuses contestations
"L'organisation des Championnats du monde de cyclisme implique la création d'infrastructures dont on n'a pas besoin", fait valoir Élisabeth Charmot, porte-parole du collectif regroupant une vingtaine d'associations qui s'opposent à ces Mondiaux. La militante regrette également le "manque de consultation" du conseil départemental et indique que le collectif ne compte pas, pour l'heure, interjeter appel de la décision de justice.
L'affaire devrait prendre un nouveau tournant à la fin du mois de septembre, date à laquelle l'Union cycliste internationale (UCI) désignera l'organisateur du Mondial 2027 lors de son congrès. A quelques semaines de l'échéance, des voix discordantes s'élèvent, même au sein de la majorité départementale.
"Je pense que ce n’est pas un investissement prioritaire pour notre département, estime Virginie Duby-Muller, conseillère départementale Les Républicains. S'il s’agit de promouvoir le cyclisme, la priorité devrait se porter sur les pistes cyclables et d’autres investissements."
Les écologistes ont, eux, annoncé déposer un recours contre l’organisation de ces super-mondiaux du cyclisme. Ils pointent, comme les associations, un manque de transparence de la part du président du département Martial Saddier (LR).