L'équipe de Vance Bergeron a créé une salle de sport adaptée aux personnes souffrant de handicap physique. En combinant l'effort physique et l'électrostimulation, elle a pour ambition d'accélérer la rééducation et le retour à l'autonomie des pratiquants.
Vance Bergeron est devenu tétraplégique après un accident. Cycliste, ce directeur de recherche franco-américain à l’ENS Lyon s’est spécialisé en électrostimulation pour continuer à vivre sa passion sportive. Il a créé une salle de sport pas comme les autres qui associe une pratique du sport classique et l'électrostimulation afin d'accompagner plus efficacement les personnes souffrant de handicap. Il poursuit ainsi ses recherches avec des essais grandeur nature. "Avec cette proximité, je peux faire le travail et le sport en même temps".
Autodidacte et obstiné
Avant son accident, Vance travaillait dans la chimie. Il s'est formé seul à l'électrostimulation. Faute de trouver une formation en France, il a dû se rapprocher de collègues étrangers. Depuis, il a développé simultanément différents projets en électro-simulation mais tous ont en commun la volonté de faire travailler les muscles paralysés.
Tous les équipements sont bricolés et équipés de modules d'électrostimulation dans le laboratoire puis transférés dans la salle de sport. L'intérêt est de provoquer des contractions musculaires avec un courant de très faible ampérage.
Lors de son ouverture en 2018, c'est la première du genre.
Retrouver de la mobilité et de l'autonomie
Dans la salle de sport, les professeurs se déplacent d’adhérent en adhérent… Ils fixent les électrodes, les connectent au stimulateur puis dispensent des conseils personnalisés en fonction des objectifs comme dans une salle classique. L'action combinée de la stimulation électrique et de l'effort physique vise une meilleure récupération. Chaque adhérent a son programme et sa progression est enregistrée.
Les machines sont adaptées pour accueillir tous types de handicap neuromoteur. Tout ce qui touche au cerveau ou à la moelle épinière soit en raison d'une malformation à la naissance soit suite à un accident. La salle accueille aussi des personnes qui souffrent de maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaque ou la maladie de Parkinson ou qui ont des lésions cérébrales suite à un AVC par exemple.
Alexandre Aynié est un fidèle de la première heure. Il vient ici trois fois par semaine. "C'est vital. Ça fait du bien physiquement et psychologiquement. C'est vraiment une famille ici. Il y a une émulation entre nous. C'est super intéressant".
Valérie, atteinte de sclérose en plaque, vient de s’inscrire. "Avant je n'avais qu'une chose dans ma vie. Je me mettais sur le boulot pour éviter de penser à la maladie. Aujourd'hui, je m'occupe de moi et grâce à la salle, je voie l'amélioration. D'habitude, je venais avec ma canne, dorénavant je marche sans".
Cycliste avant son accident, Vance continue lui aussi de s'entrainer. En développant ses muscles notamment au niveau des fessiers, il a pu se débarrasser de ces escarres. " Je gagne en masse musculaire, ce n'est pas seulement joli, c'est utile".
Innover mais aussi essaimer…Cette salle était la première en France. Elle compte 80 adhérents. D’autres ont vu le jour dans plusieurs villes comme Montpellier, Dijon et bientôt à Paris.
En parallèle, Vance travaille sur un vélo adapté accessible au grand public de moins de 2000 euros.