"Je saute un repas par jour", Timothée est étudiant en sociologie. Il a 25 ans et arrive de la région parisienne. "Je me suis pris une claque en arrivant à Lyon" dit-il. Issu d'une famille des classes moyennes, ses parents lui donnent juste de quoi se payer le logement.
En pleine rentrée universitaire, les étudiants font leurs comptes. Le coût de la vie les oblige à solliciter les associations caritatives, notamment pour les paniers repas. À Lyon, des associations distribuent régulièrement des denrées. De nombreux jeunes en bénéficient.
Les distributions de repas pour les étudiants se suivent et se ressemblent de plus en plus. Ils sont toujours plus nombreux à venir récupérer un panier de produits frais. Le prix des logements, les divers abonnements entament les budgets.
"Je saute un repas par jour"
Timothée est étudiant en sociologie. Il a 25 ans et arrive de la région parisienne. "Je me suis pris une claque en arrivant à Lyon" dit-il. Issu d'une famille des classes moyennes, ses parents lui donnent juste de quoi se payer le logement, mais, ajoute-t-il : "j'ai cette culpabilité, parce que je ne veux pas être une trop lourde charge pour mes parents, même s'ils me financent mes études". Il explique débuter sa nouvelle année à Lyon après avoir travaillé l'été dernier pour "mettre un peu d'argent de côté, mais je saute un repas par jour".
Loin de sa famille, on comprend vite la précarité, c'est le cas de beaucoup de mes connaissances. Ça touche beaucoup de jeunes, c'est fou de me dire que je suis aussi concerné par ça.
Timothée, étudiant
Des paniers, deux fois par semaine
Comme des centaines d'autres étudiants, Timothée se rend deux fois par semaine dans le local d'une association, Linkee, à Lyon. Là, il trouve des denrées diversifiées. "Ça me permet de manger des fruits et des légumes".
L'association est présente dans plusieurs villes universitaires. Elle est partie du constat que 10 millions de tonnes d'aliments sont perdues tous les ans et, dans le même temps, 10 millions de personnes ont besoin de l'aide alimentaire.
On récupère des invendus et on distribue, deux fois par semaine, à Lyon des paniers à 450 étudiants. Beaucoup d'entre eux ont des parents qui échappent aux bourses d'aide. Du coup, ils ont du mal à aider leurs enfants.
Edgard Jarleton, responsable de l'antenne lyonnaise de Linkee
"Hurler ma rage"
Medhi a 27 ans, il est de Belfort. Il suit des cours en cinéma. Il vient régulièrement, lui aussi, remplir son réfrigérateur grâce à l'association. "Je n'ai même pas les moyens de m'acheter un morceau de viande". Alors, quand il vient, il trouve des produits frais, des légumes, des fruits. Il s'étonne de voir autant de monde dans les files d'attente.
Il y a des gens qu'on n'imagine pas précaire et qui, pourtant, le sont. J'ai envie de hurler ma rage. Je suis obligé de demander de l'aide pour manger des carottes.
Mehdi, étudiant
Un constat alarmant
Selon la fédération des associations générales étudiantes, un étudiant sur cinq ne mangerait pas à sa faim, faute de moyens. Dans son premier baromètre de la précarité étudiante publié en 2023, 90 % des sondés avouent sauter en moyenne quatre repas par semaine, pour des raisons financières.