Dans la capitale de la cochonaille, le pari n'était pas gagné d'avance mais depuis quelques années les restaurants végétariens affichent souvent complet. Une des tendances particulièrement observée au SIRHA qui se tient jusqu'au 23 janvier à Lyon.
La cuisine végétarienne a su faire preuve de créativité pour séduire les Lyonnais. A Lyon, capitale de la gastronomie et de la cochonnaille, une autre cuisine s’invite de plus en plus au menu. Rien n'arrête la les idées des gastronomes lyonnais, l'absence de protéines encore moins. La tendance végétarienne et vegan s'est fait une place de choix et pas seulement chez ceux qui ont renoncé à la viande.
Une tendance qui s'affirme
Depuis sa création il y a 5 ans, "Les mauvaises herbes" bistrot du bas des pentes de la Croix-Rousse propose une formule entrée plat dessert 100% végétal. Si le succès a toujours été au rendez-vous, ce qui a changé en revanche ce sont les mentalités.
Aujourd'hui, je pense qu'on a été accepté. On choque de moins en moins de monde quand on dit qu'on fait de la cuisine végétale
Thibaut Gama,codirecteur du restaurant "Les mauvaises herbes"
"En général, les gens sont assez bluffés par ce qu'ils ont dans leur assiette et ils oublient qu'il manque des protéines animales" ajoute Emily Dader, la cheffe.
A ce jour, sur 1 500 restaurants lyonnais, une trentaine (1.2%) se revendique uniquement végan ou végétarien. Ça peut paraitre peu mais c’est 3 fois plus que dans la plupart des grandes villes (0.4%). "C'est un mouvement de fond. C'est très porté par certains qui font ça comme un geste citoyen, qui choisissent de réduire drastiquement leur consommation de viande ou carrément de l'arrêter. Le pourcentage de végétariens et vegans étant plus important chez les plus jeunes, c'est un phénomène qui est amené à se développer" analyse François Blouin, président fondateur de Food Service Vision, expert français et européen de l’ensemble de la chaine de valeur du food service.
Des plats même pour les "viandards"
Du snack aux étoilés en passant par les grandes chaînes qui 9 fois sur 10 proposent une alternative végétale, tous les établissements s’y mettent.
"Aujourd'hui, on n'a pas besoin d'être végétarien pour manger végétarien. On a tous réduit notre consommation de viande et de poisson comme beaucoup de Français et aujourd'hui on a envie de consommer différemment de temps en temps" explique Adrien Zeeda, chef du restaurant "Culina Hortus", restaurant gastronomique de la presqu'île de Lyon complet 2 mois à l’avance. Car c’est ça la grande nouveauté : 40% des français qui mangent des protéines animales avouent régulièrement consommer végétal. Une tendance assimilée par les restaurants traditionnels qui sont de plus en plus nombreux à enrichir leur carte de "menu végé".
En ces temps d’inflation, le végétal coûte en moyenne 2 à 3 fois cher que les protéines animales. A croire que tous les signaux sont au vert pour changer nos habitudes.