Kevin Castillo vend des paires de lunettes de seconde main. L'opticien recycle des modèles des années 30 jusqu'à aujourd'hui pour leur donner une seconde vie.
“Je m’habille en seconde main alors pourquoi pas porter des lunettes de soleil en seconde mais aussi”. Alexiane se rend pour la deuxième fois dans la boutique.
“Je me dis qu’en changeant de lunettes de soleil, c’est comme une tenue, on va changer aussi un petit peu son look, en fonction de son humeur du moment et du temps. Ça permet d’être originale”, ajoute la jeune lyonnaise qui possède au total cinq paires de lunettes de la boutique.
"Chaque lunette raconte une histoire”
Si Alexiane revient régulièrement chez Kévin, c’est parce qu’elle est attirée par le style vintage des modèles proposés. Des années 30 à aujourd’hui, il y en a pour tous les goûts. Aujourd'hui dans son sac, la jeune femme repart avec un modèle datant des années 70 et un autre des années 90.
“On a accès à énormément de choix, c'est très diversifié en termes de couleur, de forme et de matériau. On peut avoir accès à de belles montures de toutes les époques”, explique le cofondateur.
“Chaque lunette nous amène dans une ambiance, nous raconte une histoire. Les années 70, c'était les grandes lunettes à la Valery Giscard d'Estaing. On a aussi les lunettes papillons très féminines des années 60”, ajoute-t-il.
Le plus de ces modèles anciens, dont certains portent la marque Dior, Chanel ou encore Ray Ban : les matériaux qui sont de bien meilleure qualité et faciles à remettre en état.
Un processus de restauration
Étape 1, dévisser les branches pour une bonne prise en main. Étape 2, les polir au tour à polir afin de raviver les acétates et le métal. La troisième et dernière étape, consiste à chauffer la monture afin de la détendre et de pouvoir la redresser si elle est déformée. La technique est également utilisée afin d’enlever les verres d’époque pour les recycler au lieu de les casser et de s’en débarrasser.
Parfois, quand on récupère des montures, elles sont vraiment dans leur jus, elles sont toutes oxydées. On va juste vérifier qu’elles n'ont pas de fissures ou de fragilités particulières et après on va pouvoir les restaurer.
Kevin CastilloCo-fondateur de la boutique Dingue de lunettes située dans le 1er arrondissement de Lyon
L'opticien recycle les lunettes depuis plus de 10 ans. Il lui faut entre 5 et 45 minutes pour remettre à neuf un modèle.
“Il n'y a aucune différence aujourd’hui à acheter une monture neuve ou une monture de seconde main”, ajoute Kevin Castillo. À l’image des friperies qui attirent de plus en plus de monde, la vente de lunettes de seconde main entre dans l’air du temps.
Des pièces “chinées dans les brocantes”
Mais où l’opticien trouve toutes ces montures originales ? “On a commencé par chiner sur des brocantes, dans les vide-greniers et racheter les stocks d’opticiens quand ils partaient à la retraite”, explique le Lyonnais.
“Il y a également des clients qui nous font des dons quand ils veulent se débarrasser des montures qui sont dans leur tiroir”, explique l’opticien, justifiant l’intérêt grandissant des Français pour ce genre de concept.
Une boutique fonctionnant sur le même modèle a ouvert ses portes dans le 7ème arrondissement de Lyon et vend près de 6000 modèles de lunettes différents.