Thrillers : écoutez la douce petite musique de Sonja Delzongle, auteur lyonnaise à succès

Sonja Delzongle est l'un des auteurs français de polar les plus efficaces. Son dernier roman s'intitule le "dernier chant". Son style est empreint d'une musicalité envoutante. Elle en livre volontiers quelques notes, de passage sur le plateau de l'émission "Vous êtes formidables"

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Qui est vraiment Sonja Delzongue? Considérée comme l’une des grandes figures féminines du polar français, elle vit à Lyon depuis une vingtaine d’années.

La vie de cette femme, à la voix posée et au regard perçant, est vouée en grande partie aux arts et donc, particulièrement, à l’écriture. « J'y suis venue grâce à la lecture, d’abord. Et grâce, aussi, à un bain familial. Mon père, philosophe, était un grand lecteur. Il écrivait aussi, dans ses moments perdus… C’était donc dans les gènes… ceux de l’écriture, s’ils existent. Je pense en avoir hérité… » .

Cet héritage s’est donc axé sur la création de polars. « Il y a, dans les polars, une tension narratrice que je ne retrouve plus dans la littérature blanche actuelle. J’aime le romanesque. Et dans le polar, je distingue le policier, le roman noir et le thriller. Ce dernier, plus particulièrement, fait appel au frisson, à la peur, à la réflexion et à l’imaginaire. Il y a toujours une aventure dans le thriller. » détaille l'auteur.

Une femme, auteur de polars, parmi les plus reconnues

Elle a d’abord trouvé son inspiration dans la littérature anglo-saxonne. Elle cite volontiers Edgar Allan Poe, Henry James, John Irving ou Douglas Kennedy… «Je lisais très peu de polars. Mes parents étaient plutôt attirés par Simenon ou Agatha Christie, et je trouvais ça vieillot. J’ai d’abord regardé des films… Puis, s’il doit y avoir un élément déclencheur dans la voie que j’ai choisie, je citerais spontanément Michael Connelly».

Sonja fait désormais partie des nombreuses femmes françaises auteurs de polars, probablement pas suffisamment mises en avant. « Il y a beaucoup, comme Fred Vargas, évidemment. Sandrine Colette, reconnue pour le romain noir, Karine Giébel qui écrit des thrillers… et aussi Maud Tabachnik, une vieille routarde du polar. Le Monde l’a sacrée comme un des meilleurs auteurs de polars français, et c’est un monument !» énumère-t-elle d’emblée, parmi d’autres.

Pas de recette d'écriture, mais des influences

Pour produire ses romans, Sonja, elle, commence « par un bon café et du chocolat. C’est mon carburant » sourit-elle.

Pas question de parler de recette d’écriture. « Personnellement, je n’aime pas cela. On tombe vite dans le procédé. Il y a parfois des auteurs dont le premier roman est magnifique. Et puis on s’aperçoit qu’au deuxième, il y a des ficelles… Certes, je reconnais que le roman policier a des codes, davantage que le thriller » justifie-t-elle.

Les origines de Sonja Delzongle sont à chercher vers Belgrade, du côté de son père. « Pour être exacte, je suis née à Dijon, et j’ai grandi en France. Je passais deux mois par an en Serbie, dont l’influence la plus assumée reste… la langue. Forcément car elle définit la pensée. J’ai su parler serbe avant de savoir parler français » se souvient-elle.

Après des études aux Beaux-arts, ses différentes vies -dont un job dans un bar de nuit- lui ont offert le talent de peindre et d’exposer durant quelques années. « La peinture est une forme d’écriture. Et l’écriture est une forme de peinture. Je l’ai toujours ressenti profondément. »

Mais c’est uniquement dans son imagination qu’elle puise les histoires qu’elle publie. « Chacun a sa méthode, mais je ne suis pas de ces auteurs qui font des repérages. J’aime laisser libre cours à mon imaginaire. » Elle précise : « J’ai une hyper sensibilité à la fois aux lieux et aux émotions. Et donc un lieu peut tellement m’habiter, m’imprégner, que, au bout d’un moment, cela me bloque dans mon écriture. »

A propos de lieux, Sonja reconnaît volontiers avoir toujours été attirée par New-York. « C’est une ville objectivement fascinante. Je me suis toujours vue, un jour, y habiter. En tant qu’artiste, pour moi, c’était déjà Andy Wharol, ou Basquiat. Je pensais à l’underground new-yorkais, au jazz, et surtout à Harlem, où j’ai fêté mes 50 ans. Et puis évidemment, New-York, ce sont aussi des auteurs. J’adore la culture afro-américaine, et notamment Tony Morrison. »

Sonja Delzongle sur le plateau de "Vous êtes formidables" avec Alain Fauritte

Sonja est de passage sur le plateau de l’émission « Vous êtes formidables » sur France 3. Une belle occasion d’en donner sa définition… « Quelqu’un de formidable, c’est quelqu’un, selon moi, qui suscite une admiration et un enthousiasme. Il y a un cri du cœur, une générosité. Je ne sais pas si nous sommes tous formidables… Mais pour nos amis ou la personne que nous aimons, nous avons été, à un moment de notre vie, une personne…formidable. »

 

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