Après des tirs policiers à Vénissieux, un homme est mort et un autre se trouve entre la vie et la mort. Les deux individus ont tenté d'échapper à un contrôle. Après une journée en garde à vue, les deux policiers ayant fait usage d'armes ont été libérés.
Vers minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi sur le parking du centre commercial Carrefour à Vénissieux, près de Lyon, une patrouille de nuit a tenté d'intercepter un véhicule stationné, signalé volé. Selon le parquet de Lyon, les deux individus au bord du véhicule ont tenté de prendre la fuite, en percutant notamment l'un des agents.
Deux fonctionnaires de police ont ensuite fait usage de leurs armes à plusieurs reprises pour arrêter le véhicule. Des tirs qui ont provoqué la mort du passager, âgé de 26 ans, et qui ont gravement blessé le conducteur, 26 ans. Le récit détaillé des événements ici.
Les deux policiers sortis de garde à vue
Procédure oblige, les deux policiers qui ont fait usage de leurs armes ont été placés en garde à vue après les faits, aux alentours de 5h du matin. Ces agents ont été libérés vers 19h, ce vendredi 19 août.
Pour Laurent Bohé, l'avocat d'un des deux policiers, "les enquêteurs ont estimé que les conditions de la légitime défense étaient réunies. Une instruction devrait s'ouvrir d'ici peu. A priori, ça terminera par un non-lieu."
Une enquête a été confiée à l'IGPN pour déterminer les circonstances de l'usage d'armes à feu.
L'un des deux policiers "extrêmement effondré"
Le policier percuté par le véhicule a été légèrement blessé. Premier à ouvrir le feu, il est "extrêmement effondré tant par ce qui lui est arrivé que par les conséquences de son geste", selon Laurent Bohé, son avocat. Pour ce spécialiste de la défense des forces de l'ordre, "il n'a pas pu faire autrement que faire usage de son arme. Il a eu peur pour sa vie".
Âgé de 26 ans, ce policier n'avait "jamais fait usage de son arme dans toute sa carrière professionnelle", selon Laurent Bohé. Le fonctionnaire est sortie de l'école de police en 2016. Depuis 2020, il exerce sur le terrain de Vénissieux.
Le refus d'obtempérer, un délit puni d'un emprisonnement d'un an
Sur 14 240 refus d'obtempérer comptabilisés en 2021 par la police nationale, 157 ont abouti à des "usages d'armes à feu sur des véhicules en mouvement", selon des chiffres donnés par la porte-parole de la police nationale sur Europe 1 en juin 2022, après un cas survenu à Paris.
Le refus d'obtempérer vise une personne qui "refuse consciemment de s'arrêter après l'ordre d'un agent clairement identifié comme tel" et constitue un délit "puni d'un emprisonnement maximum d'un an, évidemment porté à cinq ans lorsqu'il y a une mise en danger de la vie d'autrui", selon la même source.
Des renforts envoyés sur place
Deux sections de la CRS8, unité d'élite de la police nationale, soit quarante hommes, doivent arriver en renfort à Vénissieux dès vendredi soir, selon la police. Le rôle de cette unité est de lutter contre les violences urbaines.