Le trafic de drogue engendrait plusieurs centaines de "transactions" par jour, dans le quartier des Buers, à Villeurbanne. Après une descente de la Police le 30 novembre 2020, quatre personnes avaient été interpellées. Depuis, un dealer et sa nourrice ont été placés sous mandat de dépôt.
Quatre personnes, dont un mineur de 17 ans, ont été mises en examen, jeudi 3 décembre 2020, dans le cadre d'un trafic de stupéfiants organisé dans le quartier des Buers à Villeurbanne. Âgé de 21 ans, le principal suspect dans cette affaire, considéré par les enquêteurs comme le cerveau du trafic, a été placé sous mandat de dépôt, jeudi 3 décembre. De même pour sa "nourrice", un homme de 33 ans, suspecté de cacher et garder la drogue.
Deux autres jeunes Villeurbannais, âgés de 17 et 19 ans, ont été mis en examen, mais laissés libres sous contrôle judiciaire.
Un trafic de drogue engendrant 200 à 300 transactions par jour
Début octobre 2020, le Groupe de Lutte contre les Stupéfiants et l’Économie Souterraine, basé à Villeurbanne, décide d'ouvrir une enquête concernant un point de deal, situé rue du 8 mai 45, aux Buers à Villeurbanne. Pas facile pour les policiers d'organiser des missions de surveillance dans ce quartier, "en raison notamment de l’hostilité des acteurs du trafic". Mais les enquêteurs parviennent à établir les faits, et à en identifier les principaux protagonistes.Deux mois plus tard, les policiers passent à l'action. Une "descente" est organisée avec des agents issus de nombreux services de la Direction de la Sécurité Publique du Rhône : policiers du GLSES, de la Brigade Anti-Criminalité, brigade canine et compagnie d'intervention se rendent sur les lieux.
Trois Villeurbannais sont interpellés. Le plus âgé, 21 ans, est suspecté d'être le principal organisateur du trafic de drogue. Les deux autres sont des proches, ils ont 17 et 19 ans. Une quatrième personne tombe dans les mailles du filet. Il s'agit d'un homme de 33 ans, suspecté d’être la «nourrice» des trafiquants, qui faisaient de nombreux allers-retours à son domicile.
Les perquisitions menées dans la foulée, tendent à confirmer le rôle joué par cet homme de 33 ans. Chez lui, les policiers vont mettre la main sur un stock de près de 5 kg de drogue. Il y a là, très précisément, 2,674 kg de résine de cannabis et 2,316 kg d’herbe. La drogue est déjà prête pour la revente. Balances électroniques, couteaux et sachets d’emballage, les enquêteurs avaient également mis la main sur tout le matériel nécessaire au conditionnement des produits stupéfiants.
Villeurbanne : dans plusieurs quartiers, les habitants excédés
Les Buers, le Tonkin, Croix Luizet... la Police multiplie les actions afin de reprendre la main sur ces quartiers réputés pour subir les trafics. Le 6 octobre, une autre opération anti-drogue avait ainsi permis d'appréhender un vendeur, son ravitailleur et un client.Avant cela, fin juin, un autre coup de filet était réalisé, dans le quartier du Tonkin : neuf individus avaient alors été interpellés, suspectés également de trafic de stupéfiants.
Trafic, règlements de compte, les nuisances sont nombreuses pour les habitants de ces secteurs. Le 20 septembre 2020, juste avant que la Police ne décide d'ouvrir une enquête sur le trafic de drogue aux Buers, Azzedine Gaci avait d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme en leur nom. Dans un message posté sur Twitter, le recteur de la mosquée de Villeurbanne s'était fait le relais des habitants des Buers, "excédés par les vendeurs de drogue qui prennent possession de leur quartier. Ils se sentent abandonnés et laissés seuls face à ce fléau dangereux qui gangrène leur vie".
SONETTE D’ALARME
— GACI Azzedine (@azzedine_gaci) September 20, 2020
Les habitants des Buers à Villeurbanne sont excédés par les vendeurs de drogue qui prennent possession de leur quartier. Ils se sentent abandonnés et laissés seuls face à ce fléau dangereux qui gangrène leur vie.
Pour la Direction Départementale de la Sécurité Publique, et sous l'égide du préfet du Rhône, la lutte contre le trafic de stupéfiants est clairement une des priorités.
