Porteuse de trisomie 21, le petite Lya âgée de sept ans aimerait rejoindre une classe spécialisée à la rentrée. Ses parents se sont lancés dans un combat pour se faire entendre de la Maison départementale des personnes handicapées qui a répondu négativement à cette demande.
“Nous on a besoin que notre fille continue sa progression et qu’elle le fasse dès septembre en classe ULIS, c’est ce qu’il lui faut. C’est jugé par des professionnels, par ses parents. Et on ne comprend pas qu’on puisse prendre cette décision par un tableau Excel”, regrette Cédric Barbiero, père de Lya 7 ans.
Impossible donc à la rentrée prochaine pour Lya de rejoindre une classe ULIS qui permet aux élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement adapté tout en étant intégrés dans une classe ordinaire.
Six mois après la demande, c’est une réponse négative envoyée par la Maison départementale des personnes handicapées, la MDPH. Elle leur propose une classe ordinaire avec 15 heures d’accompagnement hebdomadaire. Parents, directrice de l’école, enseignante, médecin de l’école, psychomotricienne et orthophoniste avaient pourtant donné leur feu vert pour intégrer une classe ULIS.
Pour manifester sa colère, le père de famille a posté une vidéo sur Facebook, visionnée par plus de 19 000 personnes. Touchante, la petite fille l’assure sourire aux lèvres : “J’aime bien l’école pour travailler des choses”. Pour son père :" On est en 2023, ça ne devrait pas être un sujet. On a autre chose à faire".
Plus de 2000 réponses négatives sur 20 000 dossiers étudiés
Plusieurs associations ont pour mission d’accompagner les familles touchées par le handicap cognitif comme “Prête-moi tes ailes”.
Clothilde Jenoudet-Henrion, fondatrice de l’association, dénonce de nombreuses décisions inadaptées de la part de la commission départementale. Sur les 20 000 dossiers examinés par an, plus de 2000 reçoivent une réponse négative de la MDPH.
“Parfois, ils choisissent des voies de garage pour les enfants, parce qu’en fait ce n’est pas une question de ce qu’ils préconisent et qui sera mieux pour l’enfant, mais de ce qu’ils ont à disponibilité pour les enfants. Et ce sont ces cas-là qui sont problématiques, comme pour Lya qui n’a pas de place en ULIS”, relate la fondatrice.
La Métropole aurait suffisamment de place
De son côté, la MDPH assure que la Métropole dispose de suffisamment de places en classe ULIS. Une commission pluridisciplinaire formée de médecins évalue tous les dossiers.
“Les équipes dont j’ai la charge sont d’une extrême compétence et examinent les dossiers avec beaucoup d’attention. On tient compte de tout. Finalement, ce sont les médecins qui se prononcent pour avoir une décision qui est vraiment adaptée au profil de l’enfant”, selon Pascal Blanchard, président de la MDPH.
Les parents de Lya ont déposé un recours auprès de la MDPH. Leur dossier sera réévalué au mois de juillet.