Depuis sept ans, les retraités de l’association Chamarel développent à Vaulx-en-Velin un projet d’immeuble coopératif et écologique. Une façon pour eux de vieillir ensemble, loin des maisons de retraite et de la solitude. Ce vendredi 14 juillet les premiers emmenagements ....
Au début, c’était juste une idée mais une idée qui a fait son chemin. Comment anticiper au mieux la vieillesse, sans être un poids pour les enfants. De discussion en discussion, le groupe d'amis crée l’association Chamarel (Coopérative habitants maison résidence de l’Est lyonnais). à ce stade, rien de très concret, juste « des gens qui ont envie de réfléchir sur comment vieillir bien ».
L’habitat, un bien commun
Puis, le projet a mûri. Il a pris la forme d’un immeuble de quatre étages, seize appartements, 1 000 m² de surface. Et toujours le même rêve : l’habitat sera un bien commun.
Souvent issus des milieux associatifs, c’est pour « changer les choses » à leur niveau qu’ils se sont regroupés au sein de l’association. En sept ans, ils ont développé et mûri leur projet d’immeuble coopératif pour « personnes vieillissantes ».
Un immeuble écologique isolé en paille, quatorze T2 de 45 mètres carrés, et deux T3 de 63 mètres carrés. Mais aussi et surtout des espaces collectifs, deux chambres d’amis, une salle commune avec cuisine, un atelier bricolage, une buanderie, un bureau pour l’association, un local à vélo, un parking, des jardins. Et même des ruches sur le toit, pour l’aspect écologique, et « surtout pour le miel », plaisante Patrick Chrétien, président de l’association.
En filigrane, il y a toujours cette idée d’un habitat collaboratif comme alternative aux maisons de retraite privées coûteuses et surchargées, ou à la solitude du maintien à domicile.
« L’envie du commun »
Parallèlement à leur association et en l’absence de statut de « coopérative d’habitants », ils choisissent de créer une SAS (société par actions simplifiée) en 2012, pour leur « lieu d’habitat coopératif pour personnes vieillissantes ». C’est ce qui « se rapproche le mieux » de leur modèle participatif horizontal. La SAS leur permet cette répartition horizontale des rôles : dans la société, une personne égale une voix.
Mais derrière, c’est toujours l’association Chamarel qui tient les rênes. Pour prétendre à habiter l’immeuble, il faut avoir milité six mois au sein de l’association, avant d’être coopté par les membres lors d’une assemblée générale.
Des décisions collectives
Pour aller plus loin encore dans l’autogestion, les coopérateurs décident de ne pas faire appel à un promoteur. Les maîtres d’œuvre, ce seront eux.
Du choix du cabinet d’architectes aux recherches de partenaires et de financements, les membres de l’association Chamarel ont tout fait eux-mêmes.
Un travail de longue haleine, qui a enfin abouti avec la signature de la vente effective du terrain en décembre 2015, le début des travaux de terrassement, et l’acceptation de leur prêt de 2,5 millions d’euros sur cinquante ans le 10 février.
Ce vendredi 14 juillet 2017 sonne enfin l'heure de l'aménagement, une nouvelle page s'ouvre sur cette histoire peu ordinaire mais où tout reste à faire....