VIDÉO. 69 dessins de Plantu exposés en plein air dans un village du Rhône

Jusqu'à fin octobre, les rues de Mornant sont le théâtre d’une exposition des œuvres du dessinateur Plantu. Ce dernier s'est rendu jeudi 20 juin dans cette commune du Rhône pour inaugurer l’exposition. L'occasion aussi d'une rencontre avec quelques 180 élèves de 4ème du collège public Pierre de Ronsard.

D'ordinaire on les trouve plutôt dans les pages du quotidien Le Monde. Des dessins signés Plantu ont été installés en plein air, un peu partout dans les rues de Mornant, petite commune des monts du Lyonnais de près de 6 500 habitants.

Exposition en plein air

"C'est magnifique de travailler dans un journal. On a le plus beau cadre qu'on puisse imaginer avec les articles du Monde, comme disait Cabu qui a été assassiné. Mais là, je touche des gens qui ne me connaissent pas ! Et peut-être que ça donne envie à des jeunes de faire du journalisme, du dessin de presse", avance Plantu qui a croqué l'actualité pendant un demi-siècle pour le quotidien Le Monde.

Durant quatre mois, les passants et les habitants vont pouvoir admirer des dizaines d'œuvres du célèbre dessinateur de presse. École, harcèlement, environnement, incivilités, politique, citoyenneté ou encore santé... un large éventail de sujets d'actualité. Les thématiques les plus variées sont abordées par le prolifique dessinateur de presse.

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Expo Plantu à Mornant • ©France Télévisions

Lors de ses expositions en pleine rue, son travail est respecté. Ni tags, ni dégradations. "Je ne fais pas des dessins pour injurier les passants. Il y a une vraie prise de position. Certains ne me connaissent pas, ne sont pas d'accord, mais ça s'arrête là", explique le dessinateur. "Je touche les gens et ça m'échappe complètement".

69 dessins de Plantu dans le Rhône

Ce 20 juin, le dessinateur de presse est venu en personne inaugurer l'exposition de son travail dans les Monts du Lyonnais. Il est venu constater quelles étaient les planches retenues par l'équipe municipale parmi plus de 200 propositions.

Pourquoi  Mornant ? "Il y a 4 ans, j'avais vu les dessins de Plantu à Bandol. Je m’étais dit, je le ferai venir un jour à Mornant. C'est génial, les gens s'approchent, lisent, s'intéressent à l'image et au texte", a expliqué Virginie Privas-Bréauté, l'adjointe à la culture de Mornant. Un travail de plusieurs mois qui vient d'aboutir.

69 dessins exposés dans une ville comme Mornant, ça ne m'est jamais arrivé et c'est très agréable. Et ils ont choisi des dessins que je ne retrouve pas ailleurs.

Plantu

Choisir les dessins a été une tâche ardue. Les dessins retenus ont fait l'objet d'un choix collectif. "En règle générale, on en met une quinzaine maximum dans les rues. Plantu en voulait entre 50 et 70. On en a choisi 69. C'est symbolique, on est dans le Rhône", ajoute-t-elle. "C'est la première fois que Plantu expose autant de dessins dans les rues d'un village ou d'une ville", assure Virginie Privas-Bréauté, avec enthousiasme.

Rencontre avec les élèves

Le dessinateur n'a pas hésité à immortaliser ces accrochages extérieurs. Il partagera ensuite ces clichés sur les réseaux sociaux. Mais ce que le septuagénaire adore par-dessus tout, c'est aller à la rencontre des jeunes, se mettre à hauteur de leur regard. "J'aime bien parler avec les élèves parce que j'étais un élève paumé à l'école. J'étais perdu à leur âge", explique l'ancien cancre assumé.

Plantu a rencontré quelque 180 collégiens, des élèves de classes de 4e qui avaient préparé sa venue avec leurs professeurs d'arts plastiques ou d'histoire-géographie. Ils ont planché en classe sur la caricature et le dessin de presse. Deux heures de rencontre et d'échanges. 

Aujourd'hui, c'est primordial d'aller dans les écoles : c'est là où tout se passe, c'est là où la société qui se transforme va faire naître de nouvelles vocations.

Plantu

Entre anecdotes personnelles et retour sur des évènements douloureux, le dessinateur de presse s'est notamment livré à des démonstrations de son talent sur tablette numérique.  Avec une leçon à retenir pour son jeune public : "Il faut écouter son cœur, écouter ce que l'on a dans les tripes", conclut le dessinateur.