Le magazine BAROC'n CO vous propose de voyager dans l'univers de la musique baroque en compagnie de l'ensemble lyonnais le Concert de l'Hostel Dieu. De la recréation d'une œuvre de 300 ans, au métissage de la musique baroque avec le slam ou le hip-hop, vous n'entendrez plus jamais cette musique de la même façon.
Dans le petit monde de la musique baroque, le Concert de l’Hostel Dieu a trouvé sa place. Notamment en proposant une approche d’œuvre souvent peu connues, voire de partitions exhumées du très riche fonds de musique ancienne de la bibliothèque municipale de Lyon.
Dans ces temps modernes de deuxième décennie du XXIe siècle, on pouvait croire que tout avait été exhumé des vieilles bibliothèques musicales de notre continent européen. Deux générations d’explorateurs musicaux avaient dépoussiéré, déchiffré, exposé, joué toutes ces œuvres de la musique de nos ancêtres des XVIIe et XVIIIe siècles. Qu’allait pouvoir encore inventer cette troisième génération pour garder au baroque ce grand B qui en fait une musique qui a retrouvé une jeunesse depuis une quarantaine d’années ?
Une partition mystérieuse
C’était sans compter avec cette nouvelle vague de chevaliers du baroque qui savent qu’en terre lyonnaise, la musique française et italienne a encore de nombreux trésors à livrer. Dans cette quête de l’inconnu, Franck Emmanuel Comte à la tête de l’ensemble du Concert de l’Hostel-Dieu basé à Lyon est un jour sorti triomphant du fonds de la bibliothèque municipale de Lyon. Des rayons, il venait d’extraire un ouvrage mystérieux. Un simple nom, Luigi Da Mancia et une date, 1698.
C’est de cet oratorio composé par un compositeur italien que tout est parti. Un oratorio est une sorte d’opéra ayant pour thème une histoire tirée de la bible. Le Concert de l’Hostel-Dieu a proposé le 21 mars 2022, à l’Auditorium de Lyon, la re-création de cette œuvre qui n'avait pas été jouée depuis un peu plus de trois siècles, «Il paradiso perduto», le bien nommé paradis perdu,… mais musique retrouvée.
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Le mariage des styles et des époques
La démarche du chef, claveciniste ne s’arrête pas là. Depuis longtemps, il aime métisser la musique baroque d’autres styles musicaux. On l’a vu assez naturellement frayer du côté de la musique irlandaise, mais aussi du jazz ou des musiques du monde parfois exotiques, comme la Chine.
Mais durant le premier confinement, Franck Emmanuel Comte a décidé de changer d’époque plus que de destination en se tournant vers un univers plus contemporain et urbain, le hip-hop, le slam et le beatbox. De ces techniques ont émergé trois petites formes proches de la musique de chambre, intitulés Fuga-cités en collaboration avec Mehdi Krüger pour le slam, Tiko pour le beatbox et Jérôme Oussou pour le hip-hop. Ces formes viennent prolonger la grande aventure du spectacle de danse hip-hop et baroque «Folia» créé aux Nuits de Fourvière avec le chorégraphe Mourad Merzouki.
Ainsi dans ce voyage dans le Baroque, vous pourrez entendre du slam-baroque, vous pourrez voir de la danse hip-hop façon baroque et parcourir les territoires d’Auvergne-Rhône-Alpes qui résonnent aux accents de cette musique, à Ambronay dans l’Ain, St-Donat dans la Drôme ou dans le pays du Mont blanc avec ses chapelles baroques.
Enfin vous vivrez les derniers instants de l’accouchement d’une œuvre musicale tricentenaire avec les répétitions et le concert de ce fameux paradis perdu. Après cela, vous n’entendrez plus de la même façon cette musique dite baroque et toujours bien vivante au XXIe siècle.
BAROC’n CO, 400 ans de folies, écrit par Franck Giroud réalisé par Fabien Raymond, avec Séquence production.
Retrouvez aussi trois morceaux de Fuga-cités slam-beatbox-baroque dans #Studio3