VIDÉO. Lyon à travers les linogravures de l’artiste Maslau

"Il n'y a pas de routine en linogravure". L'artiste lyonnaise Maslau, passionnée par cette discipline artisanale est architecte de formation.

L'opéra de Lyon, le palais Saint-Pierre, les serres du parc de la Tête d'or, le palais de justice et ses 24 colonnes, l'amphithéâtre romain ou encore la tour du crayon... À l'automne dernier, l'artiste Maslau s'est lancée un défi artistique. Une sorte de marathon lyonnais de la linogravure.

"Repères lyonnais", une gravure par jour

L'artiste a réalisé les gravures de 30 bâtiments emblématiques de la capitale des Gaules, en 30 jours seulement. Un véritable tour de force, car la linogravure, c'est l'art de la patience. C'est même un travail de fourmi lorsqu'il s'agit de reproduire sur de minces plaques de gomme à graver ou de linoléum les moindres fenêtres, corniches, gradins et étages des bâtiments. Le graveur creuse la plaque, enlève de la matière, à l'aide de gouges. Ces instruments sont plus ou moins pointus, en forme de U ou de V.  Le geste doit être assuré. Au moindre faux mouvement ou dérapage, la plaque est fichue. 

Sa formation lui a été d'un grand secours pour réaliser ces œuvres. L'artiste professionnelle est architecte. Les 30 bâtiments de Lyon ont été dessinés selon un point de vue, "la perspective isométrique ou en axonométrie". "Mon secret, c'est ma formation d'architecte. Pour dessiner chaque bâtiment, j'avais sur mon ordinateur, des vues aériennes et des photos de façades. J'ai tout dessiné moi-même et j'avais ainsi ma base pour pouvoir graver", explique-t-elle.

Vous pouvez compter, la tour du crayon a bien tous ses étages. C'est de la déformation professionnelle.

Maslau

Artiste graveuse

Ensuite, les dessins ont été gravés sur une plaque de gomme. Enfin imprimés à la main en petites séries. Chaque dessin est unique. La linogravure est une véritable gymnastique mentale : "il faut graver le tampon à l'envers pour que le dessin soit à l'endroit", résume Maslau. 

Ce défi, elle l'a imaginé comme une suite à l'Inktober, un challenge créatif incitant les artistes, amateurs comme professionnels, à produire chaque jour du mois d'octobre un dessin (à l'origine à l'encre).

Une technique artisanale

Laurène est entrée dans la vie professionnelle au sein du collectif d’architectes lyonnais  Pourquoi Pas !?  C'est en 2018, durant ses études, qu'elle a découvert la technique de la linogravure. Une révélation. L'artiste professionnelle s'y consacre à plein temps depuis près d'un an et demi sous son nom d'artiste : Maslau. 

La linogravure est une technique artisanale, née au 19ᵉ siècle, en Angleterre. Elle est moins connue en France. "Les gens connaissent davantage la sérigraphie, une autre technique d'impression", ajoute Maslau. Elle est née avec l'invention du linoléum, une matière naturelle. Contrairement à la gomme à graver. "Il n'y a pas de routine en linogravure. Graver s'assimile à de la sculpture", résume l'artiste conquise. C'est sans compter l'étape de l'encrage, encore plus spectaculaire. 

Les gravures de Maslau sont disponibles au sein du Pop Up Store "Les Créations lyonnaises" au sein du Grand Hôtel Dieu, de Lyon. Elle assure aussi régulièrement des ateliers linogravures à Villeurbanne.