A Villeurbanne, une jeune société veut améliorer les moteurs à essence

Face à la montée en puissance du moteur électrique, le moteur à essence a encore un bel avenir devant lui: c'est la conviction d'une société de Villeurbanne (Rhône), MCE5, et de ses passionnés de mécanique qui travaillent à le rendre plus efficace encore.

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Comment améliorer nos bons vieux moteurs à essence? Sous nos capots, depuis des décennies, la déperdition thermique est énorme, notamment à cause des chambres de compression qui ne varient pas malgré des injections de carburants qui, elles, sont variables.

La jeune société MCE5 à Villeurbanne aurait trouvé un système qui permet, grâce à de savants algorythmes, une pression optimale sur le mélange air-essence dans la chambre de combustion.

Son avantage: il permettrait de moins user le moteur, avec un taux de compression toujours optimal. Avec lui, la consommation d'essence diminuerait, avec également moins de pollution.

Aujourd'hui l'entreprise compte 70 salariés, surtout des ingénieurs. "L'avenir de la voiture n'est pas 100 % électrique. Ce n'est ni possible, ni souhaitable", juge Antoine du Cluzel, vice-président chargé du développement de l'ntreprise.

MCE5 estime qu'à l'échéance 2040, les voitures thermiques pourraient encore représenter 30 à 50% du marché mondial, à condition de disposer d'un moteur à haut rendement. En théorie, celui d'un moteur à essence est de l'ordre de 60%, mais dans la réalité les meilleurs atteignent tout juste 35%: sur 10 litres d'essence, plus de 6 litres sont perdus. MCE5 vise 50% "en crête". 

MCE5 a déjà licencié sa technologie au chinois DongFeng et discute avec d'autres constructeurs, le plus souvent émergents. Les premiers véhicules équipés devraient être commercialisés dans 3 ans.



Le fils de Pierre Rabhi


La société a vu le jour en janvier 2000 à l'initiative de Vianney Rabhi, fils du chantre de l'agro-écologie Pierre Rabhi, qui travaillait déjà depuis plusieurs années sur les défis de la compression variable. Pendant 15 ans, MCE5 ne génère aucun chiffre d'affaires, mais investit 145 millions d'euros en recherche et développement, déposant plus de 300 brevets dans le monde.

MCE5 a survécu pendant cette période grâce aux aides publiques et ses actionnaires.

L'essence contre l'hybride 


Pour Gaëtan Monnier, spécialiste des motorisations à l'IFP Energies nouvelles, le relatif désintérêt est dû au fait que la technologie TCV était "une très bonne idée il y a quinze ans" qui se heurte aujourd'hui aux technologies concurrentes. L'avenir est aux moteurs essence-électricité, or hybridation et TCV sont des technologies difficiles à réunir sur un même groupe propulseur.


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