Judith Godrèche a présenté son film et dialogué sur les violences faites aux femmes avec un public venu en nombre à l'Institut Lumière de Lyon. L'occasion de démontrer que le chemin est encore long pour faire entendre la voix des femmes et amorcer un changement. Même si des initiatives voient le jour.
Elle est l'un des voix du #MeToo français. Comédienne et réalisatrice reconnue, Judith Godrèche était l'invitée de la Métropole de Lyon, à l'institut Lumière, ce mardi 26 novembre pour présenter son court-métrage "Moi aussi", qui retrace l'histoire d'une jeune fille devenue porte-voix d'innombrables histoires de violences sexistes et sexuelles.
Un film pour continuer à sensibiliser
Une soirée d'échanges autour du film et des violences sexistes et sexuelles, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, pour "remettre l'église au milieu du village" selon les mots de Marie Charvet, de l'association "Femmes ici et ailleurs". Judith Godrèche sait que sa position de personnage médiatique l'aide à se faire entendre, mais à l'entendre, ça ne suffit pas. "Je continue de parler, assure-t-elle micro en main. Être entendue, c'est une autre question".
L'époque change, la parole se libère, "mais beaucoup reste encore à faire" d'après Marie Charvet : "L'état des violences faites aux femmes, c'est dramatique. Aujourd'hui, c'est une femme qui meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. C'est 86 % des plaintes pour viol qui sont jugées sans suite. La culture du viol existe vraiment. Ce n'est pas juste une bande de féministes, ça concerne tout le monde".
La communication comme arme de défense ?
Afin d'attirer l'attention du plus grand nombre, la Métropole de Lyon mène en ce moment une campagne de communication dans ses 58 communes. L'an dernier, 970 femmes en détresse ont été accompagnées par les maisons de la Métropole.
"Depuis quatre ans, on a augmenté fortement les moyens sur cette cause, vante Bruno Bernard, le Président de la Métropole de Lyon. Avant de lister : D'abord, avec les subventions que l'on donne aux associations qui portent ces combats. Mais également sur des actions de prévention éducatives dans les collèges. On a également intégré la question de l'égalité femme-homme dans toutes nos politiques de la culture etnos politiques internes. Il faut porter ce sujet dès qu'on le peut et plus on le portera, plus on arrivera à avoir des résultats".
Un numéro anonyme et gratuit
À ce jour, 88 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon, en 2024. Le "3919", un numéro anonyme et gratuit, accompagne les femmes victimes de violence tous les jours et à toute heure.