Voitures en ville : à Lyon, la fermeture à la circulation automobile d'une rue emblématique suscite la polémique

La rue Grenette est, depuis le lundi 13 mai, fermée à la circulation automobile. Cette rue est un axe stratégique, elle permet de traverser d'ouest en est la presqu'île de Lyon. Des travaux engagés pour en faire une rue dédiée aux transports en commun et aux vélos. Un projet qui inquiète les commerçants et les riverains.

La rue Grenette est désormais fermée à la circulation automobile. Des travaux de rénovation de cet axe stratégique ont débuté ce lundi 13 mai. À terme, la rue sera réservée aux transports en commun et aux vélos.

"Apaiser l'espace public"

Le projet "Presqu'île à vivre" lancé par la ville et la métropole de Lyon vise à "apaiser l'espace public". Un projet contesté par certains commerçants. La rue Grenette est un lieu de transit entre l'ouest et l'est du centre-ville de Lyon, environ 10 000 véhicules y passent chaque jour.

Report de circulation

Une première phase de travaux a commencé sur les réseaux et branchements souterrains. Les opérations de transformation devraient durer jusqu'à l'été 2025, la rue sera alors réservée aux bus, aux vélos et aux piétons. Les automobilistes en transit, qui souhaitent traverser la Presqu’île, devront se reporter sur le tunnel de Croix-Rousse ou Perrache.

Pour Caroline, commerçante dans la rue, c'est une bonne nouvelle. Elle attend la fin des travaux et espère une hausse de fréquentation.

Les automobilistes qui s'arrêtent au feu rouge regardent ma vitrine, mais ils n'ont pas de place pour stationner. Les piétons, eux, s'arrêteront et entreront dans ma boutique.

Caroline, commerçante de la rue Grenette

Zone à trafic limité

Un point de vue que ne partage pas une association qui regroupe des habitants, des commerçants ou des professions libérales. L'ADPL (Association pour le Développement de la Presqu'île de Lyon), dénonce le projet souhaité par la métropole. Elle appelle "à une concertation approfondie et à une étude rigoureuse des conséquences avant d’engager des changements majeurs", elle fait part de sa "préoccupation quant à l’impact de ce projet sur la Presqu’île et ses habitants". Car, au-delà de la fermeture de la rue Grenette, le projet vise à restreindre la circulation sur certains secteurs. Des zones à trafic limité concerneront l'ensemble du quartier.

On risque de perdre les services, les artisans, les professions médicales qui ont leurs clients en centre-ville et les services d'aide à la personne.

Maxime Le Moing, président de l'ADLP

L'association a lancé une procédure au tribunal contre la délibération votée en 2023.

"Bruit et pollution"

Pour les élus écologistes de la métropole, ce projet, "Presqu'île à vivre", consiste à "faire de la Presqu'île le cœur d'une métropole qui concilie qualité de vie, dynamisme économique et transition écologique" Il s'agit aussi de redonner de l'espace aux piétons et aux cyclistes et de réduire "les nuisances liées à la circulation automobile, comme le bruit et la pollution".

On améliore les transports en commun, les déplacements piétons. Les accès en voiture seront toujours possibles puisque les parkings de la Presqu'île resteront entièrement accessibles après les travaux. Depuis quatre ans, la circulation automobile a baissé de 18 %.

Fabien Bagnon, vice-président (EELV) à la voirie et aux mobilités actives

Un quartier en mutation

Il y a cinquante ans, la Presqu'île de Lyon s'apprêtait à vivre au rythme des travaux pour plusieurs années. À l’époque, d'énormes tranchées avaient été creusées pour la réalisation de la première ligne du métro lyonnais. Pendant des années, riverains et commerçants s'étaient agacés des nuisances et s'interrogeaient sur l'opportunité de ce projet. La rue de la République n'était plus qu'un vaste chantier. Devenue piétonne après les travaux, elle est aujourd'hui, l'une des artères les plus fréquentées de la ville.

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