Zone de turbulence sur l'aéroport de Lyon-Bron : la compagnie principale annonce son départ

Le deuxième aéroport de la métropole lyonnaise est dans la tourmente. La compagnie principale installée à Lyon-Bron depuis des années va partir pour Grenoble. Un coup dur pour la plateforme qui voit partir une flotte entière et 50 salariés. Oyonnair laissera un seul avion pour le transport d'organes et des vols sanitaires.

Après l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, Bron est la deuxième plateforme aéroportuaire de la métropole lyonnaise. Axée principalement sur l'aviation d'affaires, elle accueille surtout depuis 1996 une compagnie spécialisée dans le transfert d'organes pour 19 hôpitaux et les rapatriements sanitaires. Mais depuis 2018, la flambée des coûts du kérosène impacte la compagnie Oyonnair. Elle dit avoir essayé de négocier pendant des années avec Vinci qui gère l’aéroport pour obtenir, comme à Rennes ou à Paris, des tarifs négociés. En vain. La compagnie Oyonnair a décidé de se replier sur l’aéroport de Grenoble Saint-Geoir où elle a pu obtenir sa propre cuve de kérosène et construire ses hangars.

C'était l'ADN d'Oyonnair d'être basé ici et d'être lyonnais. Mais cette décision est logique, car on nous propose des locaux neufs et adaptés à nos opérations. Et à Grenoble, le carburant est moins cher.

Elisabeth Kristensen, chef pilote Oyonnair

Les économies réalisées par la compagnie s'élèveront, selon elle, à 200 000 euros. Une cinquantaine de salariés et une flotte d'appareils déménageront à Grenoble. Ne restera à Bron qu’un seul avion pour continuer d’assurer des vols sanitaires et du transport d’organes pour les hôpitaux lyonnais. Une fois Oyonnair partie en février 2024, la plateforme aéroportuaire comptera quatre compagnies d’aviation d’affaires, et pour l'aviation légère, 5 aéroclubs et une école privée de pilotage qui comptabilisent le plus de décollages et d’atterrissages.

Vinci n’a pas retenu Oyonnair à Bron et dans le milieu aéronautique, nombreux sont ceux qui se posent des questions sur la gestion de l’aéroport et une volonté à terme de le fermer.

Fin mai 2023, le groupe gestionnaire du site, Vinci, a préféré communiquer sur un nouveau type d'appareil. Un avion entièrement électrique s'est posé le 24 mai, il a été homologué et servira uniquement à la formation des pilotes au sein des aéroclubs. Quant à une éventuelle fermeture de l’aéroport, Vinci renvoie la problématique économique à l'État.

C'est la responsabilité de l'État que d'organiser l'aviation en France en termes de nombre de plateformes et d'allocation de leur gestion.

Nicolas Notebaert, président de Vinci Airports

Si l'enjeu est économique, il est également politique. La Métropole de Lyon a lancé une vaste étude d'urbanisme à l'horizon 2050, sur un espace de 1350 hectares incluant la zone aéroportuaire. Selon la collectivité, ces études seront rendues le 5 juillet, et elles seront “des instruments pour de la planification à long terme”. Or la concession de Vinci pour la gestion des deux aéroports de Lyon se termine en 2047. Ce qui laisserait penser que l'actuelle majorité écologiste ne souhaite pas forcément garder l'aéroport de Bron. Une hypothèse rejetée par des élus d'opposition.

Il faut se battre et aller chercher d'autres compagnies. Il faut être en capacité de conforter cet aéroport.

Stéphanie Pernod, vice-présidente (LR) au conseil régional

L'aéroport de Lyon-Bron est le troisième aéroport d'affaires en France, après Le Bourget (en région parisienne) et Cannes-Mandelieu (sur la Côte d'Azur). Il accueille environ 11 000 passagers par an.

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