Une page politique se tourne dans le Rhône, à majorité centriste depuis des décennies. C'est bien l'UMP qui finit en tête du second tour avec 15 sièges devant l'UDI (9 sièges) tandis que le PS sauve son implantation dans le Nouveau Rhône (2 sièges). C. Guilloteau (UMP) est candidat à la présidence.
Le Nouveau Rhône bascule... à droite. La formule peut faire sourire mais elle traduit bien la nouvelle réalité politique de ce département redessiné après la scission d'avec la Métropole lyonnaise. Le redécoupage cantonal s'accompagne d'une subtile "recomposition" politique puisque l'UMP s'impose désormais sur les terres ancestrales acquises de longue date au centre droit.
L'UMP confronté au second tour au FN, réussit là un très beau parcours avec des scores particulièrement élevés...64 % à Villefranche et 60% à Gleizé où les candidats FN étaient pourtant arrivés en tête au 1er tour. Performances aussi enviables à Belleville, Tarare, Genas avec 60% des voix et même des scores exceptionnels (70%) à Vaugneray et à Mornant .
Le binôme UMP Christophe Guilloteau/Christiane Agarrat fait même 70,29% à Brignais, là encore contre le FN. Christophe Guilloteau a d'ores et déjà fait acte de candidature pour la présidence du département, qui devrait fort logiquement lui revenir. Sauf rebondissement de dernière minute. Christophe Guilloteau semble malgré tout assez sûr du nouveau rapport de forces. Il entend bien associer le Centre au pouvoir en lui proposant des postes au sein de l'exécutif.
Le Centre, affaibli sur son propre territoire, ne désarme pas pour autant. Daniel Pomeret, le candidat de l'UDI qui bat l'UMP dans le canton d'Anse, semble en effet considérer que la bataille du troisième tour, celle de la présidence de l'assemblée, n'est pas définitivement acquise à l'UMP, devenue pourtant majoritaire. Il laissait entendre à mots couverts dimanche sur notre antenne qu'une surprise n'était pas à écarter : "Ce sont les élus départementaux qui se reconnaîtront dans un président ou dans une présidente (...) Ils porteront à la présidence le ou la présidente dans laquelle ils se reconnaîtront" répétera -t-il, dans une formule énigmatique.
Le FN, qui a réussi son premier tour en éliminant nombre de ses concurrents de l' "UMPS", échoue au pied du podium. Ses scores dans les duels du second tour sont loin d'être négligeables : 36% à Belleville et Villefranche-sur-Saône , 37% à Tarare, Genas et même Thizy-les-Bourg, le fief de Michel Mercier, l'ancien président centriste du conseil général...
Ce qui ravit Christophe Boudot, le patron du FN dans le Rhône : "Le FN s'implante partout ,dans tous les cantons. Il devient une grande force politique. Cela laisse augurer de belles choses pour les régionales".
Bernard Chaverot et Sheila McCarron (DVG/PS), eux aussi élus contre le FN, constitueront désormais la seule "force d'opposition" au sein du nouveau Rhône.
Les interviews consécutives de Christophe Guilloteau (UMP) et de Daniel Pomeret (UDI) :
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