La justice lyonnaise a rendu son délibéré ce vendredi 26 juillet dans une affaire qui oppose une joueuse du centre de formation de l’OL et le club. Après une saison, l'adolescente n’est pas gardée. Sauf que, contrairement aux garçons, elle n’avait pas de contrat
L’Olympique lyonnais, une structure qui fait rêver aussi bien les garçons que les filles. C’était le rêve d’une jeune adolescente, originaire de Strasbourg. La jeune fille avait été détectée par le prestigieux club en 2015, pour l’accueillir au sein de son centre de formation. Elle a alors 12 ans et jouait au SC Friebourg, en Allemagne.
Après plusieurs sessions de détection par l’OL, la jeune joueuse est reçue et intègre l’entraînement de l’équipe des U19. Autrement dit les joueuses ayant 17, 18 ou 19 ans.
Le club prend alors en charge sa scolarité et son logement. Sauf qu’elle ne signe rien. Pas même une convention de formation, contrairement aux jeunes garçons. Eux, peuvent prétendre à des contrats d’apprentis, d’aspirants et de stagiaires. C’est précisément ce que reproche l’avocat de la famille qui a saisi la justice en référé. Aujourd’hui, le tribunal lui a donné raison.
Une affaire dans l’affaire…sous fonds d’harcèlement sexuel
Selon l’adolescente, durant la saison 2017-2018, l’entraîneur des U16, l’équipe avec laquelle elle jouait aurait harcelé certaines de ses coéquipières, notamment lors d’un tournoi à Colmar. Faits qu’elle dénonce notamment sur les réseaux sociaux et auprès d’autres joueuses. Le club est alerté, se sépare de l’entraîneur en question, ne porte pas plainte mais fait un signalement auprès de la justice. L’enquête est toujours en cours. La jeune adolescente a été entendue début juillet.
Discrimination entre les filles et les garçons
La justice a donné raison à l’avocat de la jeune fille. Le délibéré a été rendu ce vendredi 26 juillet 2019. La justice condamne l’OL à fournir ‘’ les conventions de formations et contrats d'aspirant, d'apprenti et de stagiaire des garçons âgés de 12 ans à 19 ans qui ont rejoint le centre de formation du club pour les saisons 2017-2019 et 2018-2019 ainsi que le contrat du jeune Naïm Berbar qui a signé un contrat de 3 ans alors qu'il évolue en U12’’
Une première victoire selon Me Slim Ben Achour, l’avocat de la jeune fille. Car ces contrats permettront au tribunal de trancher lors d’une prochaine audience et juger s’il existe bien une discrimination femme/homme et une inégalité de traitement.
La jeune footballeuse estimait qu'elle devait comme les hommes avoir une convention de trois ans. Or ces contrats de formation n'existent pas actuellement à l'OL pour les femmes.
Peut être vers une réintégration au centre de formation
Si l’avocat a demandé les contrats des garçons c’est dans l’espoir que sa cliente puisse réintégrer le centre de formation de l’Olympique Lyonnais
De son côté, le club avance des raisons purement sportives, quant à l’éviction de la jeune fille. Concernant les contrats, l'OL soutient que la différence “opérée entre garçons et filles au sein du club est instaurée statutairement par les règlements normatifs de la LFP et de la FFF”.
Par ailleurs, l'Olympique Lyonnais avait réagi via un communiqué datant du 6 juillet 2019
La famille de la jeune joueuse a saisi le défenseur des droits, Jacques Toubon, début juillet. Ce dernier a ouvert une instruction.