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Quartiers pop : Janus, l'entraide à la chaîne

La pratique du vélo explose en France, à l’image de Lyon où le nombre de cyclistes augmente de 20% chaque année. Mais en dehors des centres-villes, la roue tourne un peu moins vite …. A Oullins, dans la banlieue de Lyon, l’association Janus veut démocratiser l’usage du deux roues comme moyen de déplacement, en rendant possible son initiation à tout le monde.

Dans les quartiers populaires, le vélo est plutôt réservé aux plus petits tandis que les adultes préfèrent toujours la voiture. Pourtant, la bicyclette est le moyen de locomotion le moins cher au monde, et surtout le moins polluant si l’on excepte la marche à pied. C’est fort de ce constat que Rodrigue Yao Ogoubi a fondé avec ses amis, notamment Elsa Vinçon, l’association Janus, c’était en 2013.
Ce trentenaire originaire du quartier de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon n’a jamais circulé autrement qu’à vélo. Il a même réalisé l’un de ses rêves en pédalant avec un groupe de camarades de Lyon jusqu'à Rotterdam, aux Pays-Bas. Sur les routes du plat pays, la pratique du vélo est universelle ou presque, et les pistes cyclables sont légion dans la cité.

Réparer, et donner des outils

Inspiré par le mode de vie néerlandais, Rodrigue a d’abord ouvert un atelier de réparation en plein cœur du quartier, où les gens apprennent à remettre en état leur vélo. “Les usagers apprennent également à dépasser ce qu’on appelle les peurs de la mécanique parce que quand on se déplace à bicyclette, il suffit d'une crevaison parfois pour que les gens arrêtent de faire du vélo.” explique Rodrigue.

Ahmed, retraité d’une soixantaine d'années, est venu faire vérifier ses roues. Il participe à une balade organisée par Janus le lendemain. Comme lui, ils sont plusieurs dans le quartier à venir apprendre à réparer leur petite reine, dans les règles de l’art, accompagnés par l'équipe Janus. Dans l’atelier, rien ne se perd. Les vélos endommagés sont récupérés, retapés puis remis à la vente pour que les habitants puissent s’offrir une bicyclette à un coût très raisonnable.

Se remettre en selle

 A côté des ateliers de réparations, Elsa Vinçon anime les sessions «vélos école» dans le centre social de la Saulaie, à Oullins. Comme les autres membres de l’association Janus, cette monitrice a fait le choix de ne se déplacer qu'à vélo. Elle transmet tous les vendredis sa passion du deux roues et ses astuces aux adhérents de Janus. Ses ateliers sont ouverts aux adultes qui souhaitent apprendre à faire du vélo, se remettre en selle ou tout simplement qui souhaitent se déplacer en sécurité dans la cité. “Il faut développer la culture du vélo déplacement sur nos territoires. Il y a des personnes qui n’ont pas les moyens d’acquérir un vélo. Je veux que les personnes ici se rendent compte des bénéfices que peuvent apporter les vélos” explique Elsa.

Garder son âme d’enfant

L’association propose également des balades à vélo dans le quartier. L’occasion pour tous de se connaître, d'échanger mais aussi de redécouvrir leurs lieux de vie. “Nous avons fait le choix d'être dans un quartier populaire, parce que faire du vélo ne peut pas être réservé uniquement à des personnes qui sont dans le centre-ville” poursuit la monitrice.

Fatma Chatti en est à sa troisième séance de vélo école. Elle faisait déjà du vélo quand elle était plus jeune, mais a arrêté en grandissant. Aujourd'hui mère de deux enfants, elle veut se réapproprier le moyen de locomotion de son enfance. “Mes enfants me demandent pourquoi je fais ces ateliers, mais moi, ça me permet de me perfectionner et de penser à autre chose. J’ai encouragé d’autres mamans du quartier à faire la même chose.” On le constate ici, grâce à l’action des bénévoles de Janus, le vélo n’est pas condamné à évoluer en coeur des centres-villes… Un jeu d’enfant.

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